Impôts : ces taxes qui augmentent malgré les promesses

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire nous aurait-il menti ? Avec l’inflation persistante, chaque centime compte, et contrairement aux assurances du ministre, auprès de nos confrères de TF1, dimanche 18 février 2024, plusieurs taxes vont bien augmenter en 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 21 février 2024 à 18h17
Impôts : ces taxes qui augmentent malgré les promesses - © Economie Matin
41 M d'€Les taxes sur le carburant rapportent 41 milliards d'euros par an à l'État.

Les taxes locales qui vont augmenter en 2024

Bruno Le Maire a affirmé haut et fort qu'aucune hausse d'impôt n'était à prévoir pour l'année 2024 : la France aurait-elle changé de modèle économique ? Il y a malheureusement peu de chance que ce soit le cas. Pour les propriétaires, qui sont rarement, voire jamais, épargnés par les hausses d'impôt, l'année 2024 ne fera pas exception. La taxe foncière, qui a augmenté de 7% en 2023 (+3,2% en 2022), subira une nouvelle hausse en 2024. Cette augmentation est directement liée à l'indexation sur l'inflation, mais aussi à la décision de certaines municipalités d'augmenter leurs taux pour compenser la disparition graduelle de la taxe d'habitation sur les résidences principales. Concrètement, si votre commune ou intercommunalité ne réduit pas son taux d'imposition, attendez-vous à voir votre taxe foncière augmenter d'environ 4% pour les plus chanceux. Même chose pour la taxe d'habitation sur les résidences secondaires. Cette dernière a été étendue à +2.500 communes et sa majoration peut grimper de 5 à  60% suivant les municipalités.

Parallèlement, les frais médicaux subissent également une augmentation significative. Le Président Emmanuel Macron l'avait annoncé lors de son « rendez-vous avec la nation » au mois de janvier 2024 : la franchise médicale a doublé, passant de 50 centimes à 1 euro. Même chose pour la franchise sur les transports sanitaires qui va passer de 2 à 4 euros à partir du 1ᵉʳ mars 2024. L'objectif de cette mesure ? Réduire le déficit de la Sécurité sociale. L'État espère ainsi lui faire économiser 800 millions d'euros. À noter par ailleurs qu'au vu de la trajectoire que prennent les négociations entre l'Assurance maladie et les syndicats des médecins libéraux, les Français pourraient voir le prix de leur consultation chez leur médecin généraliste passer de 26,50 à 30 euros.

Les hausses à prévoir sur les énergies

Avec la fin progressive du bouclier tarifaire, les taxes sur les énergies et les carburants repartent de plus belle. Le tarif de l'électricité a déjà augmenté de 8,6% pour les contrats de base et de 9,8% pour les contrats heures pleines / heures creuses au 1ᵉʳ février 2024. Le gaz naturel n'est pas en reste. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, l'accise sur le gaz naturel et l'électricité a doublé. Une seconde hausse, de +27,5%, est prévue au mois de juillet 2024 sur les tarifs de distribution du gaz. La Commission de régulation de l'énergie et le ministre de l'Économie ont toutefois voulu se montrer rassurants : selon ces derniers, l'impact de cette hausse de juillet 2024 sera « indolore » pour les ménages français abonnés au gaz en raison de la baisse du prix du gaz sur le marché de gros. Une tendance qui s'observe effectivement depuis le mois de décembre 2023. Ces prévisions qui restent néanmoins fragiles en raison de la volatilité du prix du gaz. Par ailleurs, les coûts d'approvisionnement n'étant connus qu'un mois à l'avance, les projections restent plus que limitées dans le temps...

Nous ne nous en rendons pas forcément compte, mais nous payons des taxes quotidiennement, sur presque tous les produits que nous consommons. Et c'est bien sur ces petites taxes que le gouvernement se frotte les mains. D'autant plus que ce dernier a annoncé que l'État allait devoir économiser 10 milliards d'euros après avoir revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'année 2024. Rien de très étonnant : après avoir distribué des aides à tire-larigot (leasing social, réparation vélo, bonus écologique, etc.) - payées par le contribuable français - creusé la dette à plus de 3.000 milliards d'euros, et enregistré un déficit public record, le gouvernement cherche (enfin) à limiter ses dépenses, ou plutôt à renflouer les caisses - toujours sur le dos du contribuable... Pour ce faire, quoi de mieux que de se tourner vers la quatrième source de revenus de l'État (41 milliards d'euros par an) qui n'est autre que le carburant ? Les taxes sur ces derniers représentent pas moins d'un tiers du prix à la pompe. Les automobilistes ne seront par conséquent pas épargnés en 2024, ces derniers devront s'attendre à payer +3 centimes / litre lors de leurs prochains passages à la pompe, ce qui revient à une augmentation totale de +10 centimes en l'espace d'un mois.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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