Immobilier : les ventes continuent de s’écrouler en France

Et, pour l’instant, les spécialistes de l’immobilier sont formels : il n’y aura pas de reprise du marché avant, au moins, 2025… et encore.

Immobilier : baisse des ventes et des prix

Les ventes de logements ont chuté de manière significative ces dernières années. Selon la Fédération Nationale de l'Immobilier (FNAIM), qui a publié le 21 mai 2024 sa note mensuelle de conjoncture, le nombre de transactions immobilières a baissé de plus de 30% par rapport à leur pic de l'été 2021. En 2023, cette baisse a atteint un niveau sans précédent depuis plus de 50 ans, avec une diminution de 22% des ventes. « A fin février 2024, 835 000 ventes avaient été réalisées sur 12 mois (-23% sur un an) », écrit la FNAIM. Les prévisions pour 2024 anticipent une continuation de cette tendance, avec une estimation de 800 000 transactions, soit une nouvelle baisse de 8 %​​.

Cette réduction des ventes a eu un impact direct sur les prix des logements. Après avoir connu une hausse avant et après la pandémie de COVID-19, les prix des logements ont commencé à diminuer. Cette baisse est toutefois légère et régulière, mais concerne presque la totalité du territoire, y compris les zones touristiques comme les stations balnéaires et de ski. Les grandes villes telles que Paris (-4,8%), Lyon (-7,1%), Nantes (-7,8%) et Bordeaux (-5,0%) ont particulièrement ressenti cette baisse, à l'exception de Nice qui résiste avec une hausse de 3,9%.

Les crédits immobiliers bloquent le marché

Plusieurs facteurs expliquent cette évolution du marché immobilier en France. L'un des principaux éléments est la hausse des taux de crédit immobilier. En mars 2024, les taux moyens sont redescendus à 3,9%, mais cette baisse est loin de compenser leur quadruplement des deux années précédentes. La hausse des taux a réduit la capacité d'achat des primo-accédants et découragé les propriétaires actuels de déménager, de peur de voir leur taux de crédit augmenter sensiblement.

De plus, la production de crédits immobiliers a été divisée par trois en deux ans, atteignant en mars 2024 son niveau le plus bas depuis 2014. Cette baisse de la production de crédits, combinée à une perte de capacité d'achat, a entraîné une diminution des ventes de confort, c'est-à-dire les ventes non dictées par les aléas de la vie (naissance, divorce, décès).

Immobilier : à quand la reprise du marché ?

Malgré quelques signes positifs, tels qu'une légère hausse des visites de logements et de la fréquentation des sites d'annonces, une véritable reprise du marché immobilier ne semble pas envisageable à court terme. Les indicateurs de marché, tels que le nombre de compromis et de ventes, la production de crédit et les prix, n'ont pas encore montré de signes significatifs de redressement.

Cependant, les perspectives à moyen terme sont un peu plus optimistes. La Banque de France prévoit une stabilisation des taux de crédit dans les prochains mois, ce qui pourrait progressivement améliorer la capacité d'achat des acheteurs​​. Une véritable reprise du marché immobilier pourrait être possible à partir de 2025, mais cela dépendra en grande partie de l'évolution des conditions économiques globales et de la capacité des ménages à s'adapter aux nouvelles réalités du marché. « Une véritable reprise, pas impossible en 2025, semble exclue dans les prochains mois, nous envisageons plutôt une stabilisation du marché en volumes dans le courant du second semestre », souligne la FNAIM en mai 2024.