Depuis plusieurs mois, la France observe une tendance : les taux des crédits immobiliers poursuivent leur baisse, devenant de plus en plus intéressants pour les emprunteurs. Malgré les incertitudes politiques, notamment la menace de censure pesant sur le gouvernement, les banques maintiennent des conditions avantageuses.
Immobilier : les taux baissent en décembre 2024
Mais attention : cette aubaine pourrait bien ne pas durer. Les taux des crédits immobiliers vont-ils flamber en 2025 sur fond d’incertitude et instabilité politiques en forte hausse ?
Immobilier : Une baisse des taux des crédits alimentée par la désinflation et la politique monétaire européenne
Les taux des crédits immobiliers en France sont étroitement liés aux conditions économiques et monétaires générales. Depuis la fin de l’été, l'inflation recule plus rapidement que prévu. En novembre 2024, elle a atteint 1,3 % sur un an selon l’Insee, un chiffre bien inférieur aux attentes initiales. Cette évolution, couplée à une politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE), a favorisé une baisse continue des taux directeurs.
Chiffres clés
En novembre, les taux moyens se situaient à :
- 3,20 % pour un prêt sur 15 ans.
- 3,40 % pour un prêt sur 20 ans.
- 3,60 % pour un prêt sur 25 ans.
En décembre 2024, cette tendance s'est confirmée, avec une baisse moyenne de 0,05 point sur toutes les durées.
Tableau comparatif des taux récents :
Durée du prêt | Novembre 2024 | Décembre 2024 |
---|---|---|
15 ans | 3,20 % | 3,15 % |
20 ans | 3,40 % | 3,35 % |
25 ans | 3,60 % | 3,55 % |
Selon Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer : « L’embellie profite surtout aux meilleurs profils, mais les primo-accédants peuvent également tirer leur épingle du jeu dans ce contexte favorable. »
Les menaces qui pèsent sur les taux des crédits immobiliers en 2025
La menace de censure du gouvernement
Le contexte politique en France est marqué par des tensions autour du budget 2025. La menace d’une censure du gouvernement pourrait entraîner une hausse des obligations assimilables au Trésor (OAT), qui servent de référence aux banques pour fixer leurs taux. Pourtant, à ce jour, les établissements bancaires semblent peu préoccupés par cette éventualité.
Selon Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux : « Les banques ont appris à absorber les variations soudaines des OAT. Leur priorité reste les taux directeurs de la BCE, qui devraient continuer à baisser. »
Prévisions pour 2025
Les experts anticipent un plancher des taux autour de 3 % au premier trimestre de l'année 2025. Toutefois, les marges de baisse restantes sont limitées, avec une réduction moyenne potentielle de 0,20 point.
Baisse des taux : un pouvoir d'achat immobilier renforcé
La baisse des taux des crédits immobiliers, sans surprise, améliore la capacité d'emprunt des ménages. Par exemple, pour un prêt de 200 000 euros sur 20 ans, une diminution de 0,50 point représente plusieurs milliers d’euros économisés sur la durée du crédit.
Exemple concret :
- Montant du prêt : 200 000 euros.
- Taux en 2022 : 3,90 %.
- Taux en décembre 2024 : 3,35 %.
- Paiement mensuel en 2022 (taux à 3,90 %) : 1 201,45 euros.
- Paiement mensuel en décembre 2024 (taux à 3,35 %) : 1 144,56 euros.
- Coût total du crédit en 2022 : 288 347,52 euros.
- Coût total du crédit en 2024 : 274 695,13 euros.
- Économie totale sur la durée du prêt : 13 652,39 euros.
Cependant, cette amélioration bénéficie davantage aux profils solides, c’est-à-dire aux emprunteurs disposant d’un apport conséquent et d’une situation professionnelle stable. Les ménages modestes, eux, continuent de faire face à des critères d’octroi stricts, même dans un contexte de baisse des taux.
Les défis à venir : fin de cycle et vigilance requise
Un cycle de baisse qui touche à sa fin
Bien que la tendance actuelle soit favorable, les experts estiment que la marge de manœuvre pour de nouvelles baisses est limitée. En effet, les banques doivent préserver leurs marges et se montrer prudentes face à une éventuelle hausse des coûts de financement.
Le marché des crédits immobiliers traverse une phase favorable pour les emprunteurs, grâce à la conjonction d’une désinflation rapide et d’une politique monétaire accommodante. Si la baisse des taux des crédits immobiliers a déjà permis à de nombreux ménages d’améliorer leur pouvoir d’achat, la situation reste fragile. Les incertitudes politiques et les limites structurelles du système bancaire pourraient freiner cette dynamique. Pour les futurs acquéreurs, l’heure est donc à la réactivité et à la prudence.