Immobilier : le marché reprend des couleurs, mais…

Baisse des taux d’intérêt : une fenêtre d’opportunité pour les acheteurs

Les taux d’intérêt ont récemment enregistré une baisse encourageante, passant de 4,21 % à 3,62 %, une tendance qui pourrait se poursuivre avec les annonces de la Banque Centrale Européenne envisageant de nouveaux ajustements d’ici la fin de l’année 2024. Cette baisse a stimulé la production de crédits, atteignant 11,3 milliards d’euros en juillet 2024, le niveau le plus élevé depuis mai 2023. Ce contexte a créé un environnement favorable pour les acquéreurs, qui voient leur pouvoir d’achat légèrement renforcé.

Cependant, malgré ces améliorations, l’incertitude économique persiste, souligne le réseau LaForêt. L'inflation, bien que modérée, reste une contrainte pour de nombreux ménages, et les banques demeurent prudentes dans l’octroi de prêts, en particulier aux primo-accédants, qui continuent de représenter une part faible des transactions (31% seulement).

Immobilier : reprise timide des transactions malgré la hausse de la demande

Après un début d’année marqué par une inertie du marché, notamment liée aux turbulences politiques et aux Jeux Olympiques, les transactions immobilières ont commencé à reprendre. On observe une hausse de 2,5% des transactions par rapport à septembre 2023, un chiffre qui traduit la volonté des Français de relancer leurs projets immobiliers​.

Cette tendance est particulièrement marquée à Paris, où les ventes ont augmenté de 9%, soutenues par une baisse des prix dans la capitale, qui atteignent désormais 9 488 euros/mètre carré, soit un recul de 5,4 % par rapport à décembre 2021. À l’inverse, en Île-de-France, le marché reste plus morose, avec une demande en baisse de 1%, les prix n’ayant pas suffisamment chuté pour attirer les acheteurs. Les régions, quant à elles, affichent une hausse de la demande de 5%, grâce à une baisse continue des prix.

Biens immobiliers : l’offre augmente, mais pas à Paris

L’offre immobilière commence à se reconstituer, mais de manière disparate selon les régions. En France, l’offre a augmenté de 16% entre septembre 2023 et septembre 2024, avec une dynamique plus marquée en Île-de-France (+19%) où de nombreux biens restent invendus. En revanche, à Paris, l’offre a reculé de 4%, alors même que la demande y a explosé, créant ainsi un déséquilibre entre l’offre et la demande.

L’ajustement des prix des maisons reste insuffisant, ce qui ralentit leur vente, notamment en raison d’une décorrélation des prix par rapport à la réalité du marché post-COVID. Le stock d’appartements, quant à lui, ne se reconstitue qu’à hauteur de 10%, reflétant une tension persistante dans certaines métropoles où l'offre reste insuffisante.

Prix de l’immobilier en France : une baisse généralisée, mais à des rythmes différents

L’année 2024 a vu une correction générale des prix immobiliers en France, avec une baisse moyenne de 4,5% sur un an, pour atteindre 3 251 euros/mètre carré. Paris, où la baisse est la plus prononcée, a vu ses prix reculer de 5,4%, alors que l’Île-de-France enregistre une chute de 8,6%.

Dans les autres régions, les prix ont également diminué, de 3,9 % en moyenne, mais certaines villes affichent encore des niveaux élevés. Par exemple, Nice reste l’une des villes les plus chères avec un prix moyen de 5 084 euros/mètre carré, tandis que Biarritz enregistre une hausse de 1,8% sur un an.

Face à cette baisse généralisée des prix, les marges de négociation se sont accrues. En 2024, elles atteignent en moyenne 5,54% à l’échelle nationale, avec des écarts plus marqués sur les maisons (6,19%) que sur les appartements (4,89%). Ce phénomène reflète une prise de pouvoir des acheteurs, qui parviennent à négocier davantage, surtout en dehors des zones très tendues comme Paris, où la marge reste relativement contenue à 4,61%.