Immobilier : les Bretons s’insurgent contre le site « Ma Deuxième Maison »

En septembre 2024, une polémique s’est intensifiée en Bretagne avec le lancement d’une pétition contre le site « Ma Deuxième Maison » de la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de la Loire. Ce site, destiné à promouvoir l’achat de résidences secondaires, a provoqué l’indignation des habitants et des élus locaux, qui dénoncent un encouragement à la spéculation immobilière dans une région déjà frappée par une crise du logement.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 12 septembre 2024 à 9h50
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20%20% des logements de Lorient sont des résidences secondaires.

Ma Deuxième Maison : un site immobilier controversé en Bretagne

La plateforme "Ma Deuxième Maison", lancée par la Caisse d’Épargne, se présente comme un acteur majeur du financement immobilier. Ce site propose aux potentiels acheteurs de résidences secondaires des conseils pour rentabiliser leur investissement, notamment grâce à la location saisonnière. Il met en avant des arguments financiers pour inciter à l’acquisition de résidences secondaires en Bretagne et dans les régions voisines.

Toutefois, dans un contexte où la région fait face à une crise immobilière sans précédent, cette initiative est perçue comme une provocation. Selon un communiqué de l’Union Démocratique Bretonne (UDB), ce site « constitue un affront à toutes celles et ceux qui peinent à se loger ». Le parti politique écologiste de Bretagne a donc lancé une pétition pour demander la fermeture immédiate de ce site.

La crise immobilière en Bretagne : une réalité incontestable

La Bretagne est l’une des régions françaises les plus touchées par la crise du logement. Les prix de l’immobilier y ont explosé ces dernières années, notamment en raison de l’attrait pour les résidences secondaires. À Lorient, par exemple, 20% des logements sont des résidences secondaires, et dans certaines communes comme Groix, ce chiffre atteint même 55%. Cette situation contribue directement à l’inaccessibilité du marché immobilier pour les jeunes, les travailleurs et les familles modestes en faisant exploser les prix.

Le député écologiste Damien Girard, élu de Lorient, a vivement critiqué la promotion de l’achat de résidences secondaires. Il rappelle que cette pratique aggrave la crise du logement en Bretagne, une région où les logements vacants représentent une proportion élevée des biens immobiliers du marché. Selon lui, il est nécessaire de prendre des mesures législatives pour encourager la mise en location des logements vacants et majorer les taxes d'habitation sur les résidences secondaires. « Nous manquons de logement parce qu’une bonne partie de ceux-ci sont vacants (8% à Lorient, 6,5% à Lanester…) ou occupés seulement une partie de l’année, parce qu’ils constituent des résidences secondaires (20% à Larmor-Plage, 55% à Groix, 15% à Plœmeur…). Cela représente 5 723 résidences secondaires sur l’ensemble de la circonscription et 4 436 logements vacants », a-t-il détaillé à Ouest-France.

Des actions concrètes pour contrer la spéculation immobilière

La pétition, initiée par l’UDB, est soutenue par plusieurs élus, dont Damien Girard, et des associations locales. Leur objectif est clair : faire fermer le site "Ma Deuxième Maison" et, à travers cette action, dénoncer la spéculation immobilière qui fragilise l'accès au logement pour les habitants. En plus de la promotion de la pétition en ligne, des actions de terrain sont prévues dans les semaines à venir pour sensibiliser davantage la population.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

1 commentaire on «Immobilier : les Bretons s’insurgent contre le site « Ma Deuxième Maison »»

  • Tant que nos députés ne regarderons pas l’intérêt et l’urgence à voter des lois en faveur des bailleurs pour qu’ils soient « protéger », qu’ils se détourneront d’une défiscalisation sérieuse (celle qui encourage vraiment l’investisseur) pour faire en sorte que ce soit gagnant-gagnant. Tout comme pour les maires, leur donner les moyens de plafonner le % de logement de vacances et de se munir du courage pour taxer vraiment.

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