À Paris, la crise de l’immobilier a un fort impact sur les comptes de la ville. Le manque à gagner est énorme. Mais surtout, la dette de la municipalité parisienne se creuse encore un peu plus.
Immobilier : la baisse des ventes plombe les comptes de Paris
L'immobilier ne fait plus recette à Paris
Paris traverse une période économiquement tumultueuse. En 2023, une chute notable des ventes immobilières est enregistrée, marquant une baisse de 28 % dans l'ancien, par exemple. Cette régression a un impact direct sur les finances de la Ville de Paris, en particulier sur les frais de notaires, une source majeure de revenus fiscaux. Ces derniers représentent une part conséquente des recettes fiscales de la ville. Ils sont perçus lors du transfert de propriété et constituent donc une source de revenu importante, notamment dans une ville où le marché immobilier est habituellement florissant.
Face à cette baisse, la maire de Paris, Anne Hidalgo, adopte une stratégie audacieuse. Plutôt que de réduire les dépenses, la Ville choisit d'augmenter ses emprunts. Cette décision n'est pas sans conséquences. En 2023, la taxe foncière a été augmentée de 52 % pour compenser le déficit. Mais cette mesure ne semble pas suffire à contrebalancer la perte de revenus liée à la chute des droits de mutation. Ce déficit, estimé à environ 300 millions d'euros, met en lumière la fragilité de l'équilibre budgétaire de Paris.
La dette continue de se creuser
La mairie de Paris se trouve à un carrefour critique. Malgré la diminution des recettes fiscales, la Ville maintient ses engagements en matière d'investissement. Ainsi, le budget 2024 prévoit 1,8 milliard d'euros alloués aux secteurs clés comme le logement, le social et l'adaptation au changement climatique. Pour financer ces projets, Paris prévoit d'augmenter considérablement ses emprunts, passant de 544,8 millions d'euros en 2023 à 955 millions en 2024.
Cette stratégie d'endettement croissant est source d'inquiétude pour l'opposition. La dette de Paris atteint 8,2 milliards d'euros fin 2023 et devrait s'élever à 8,8 milliards d'euros fin 2024, flirtant dangereusement avec le seuil des 10 milliards d'ici la fin du second mandat d'Anne Hidalgo. Ce niveau d'endettement, bien que visant à soutenir des projets d'envergure, soulève des questions sur la viabilité à long terme de cette stratégie.