C’est une mauvaise nouvelle pour les étudiants. Les loyers des logements du Crous vont augmenter à la prochaine rentrée de septembre 2024 afin de participer au financement des rénovations des chambres universitaires. L’annonce a été faite par la nouvelle directrice du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS), Bénédicte Durand, mardi 27 février 2024.
Logement : le CROUS renforce la précarité étudiante en augmentant les loyers
Loyer du Crous : une augmentation de +3,5% en septembre 2024
La toute nouvelle présidente du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous), Bénédicte Durand, a annoncé une augmentation des loyers étudiants de 3,5 %, soit jusqu’à 6 euros par mois (après versement des APL). Cette dernière sera effective dès la rentrée de septembre 2024. Cette mesure, qui intervient après cinq ans de gel des loyers des logements du Crous, vise à accélérer les rénovations des chambres universitaires, certaines étant toujours dans un état de forte insalubrité. L'objectif du gouvernement ? Réhabiliter 12.000 logements étudiants d'ici à 2027.
Cette nécessité de rénovation est indéniable, mais la méthode choisie est loin de faire l'unanimité auprès des syndicats étudiants.« On n'arrête pas de dire, à chaque fois qu'il y a des mesures pour les étudiants, que ce sont quelques euros, que ce n'est pas grand-chose (...) Or, quelques euros, ça pèse réellement dans la balance » alerte Sarah Biche, vice-présidente de la FAGE. Car oui, si besoin était de le rappeler, les logements du Crous sont réservés aux étudiants issus de famille aux revenus modestes.
Les étudiants de plus en plus en proie à la précarité
L'annonce de cette hausse a suscité une levée de boucliers parmi les syndicats étudiants, qui voient dans cette mesure une aggravation de la précarité étudiante. La Fage et l'Union étudiante, notamment, demandent l'abandon du projet, mettant en avant les conditions de vie déjà précaires des étudiants. Avec la mise en place du repas à 1 euros, cette augmentation représente l'équivalent d'une semaine de déjeuner par mois pour un étudiant.
La précarité étudiante, déjà un fléau, risque de s'aggraver avec cette augmentation. L'inflation n'a épargné personne, mais elle a frappé de plein fouet les étudiants. D'après une étude de l'association Cop1, un étudiant sur deux est contraint de sauter un repas par jour par manque de moyen et 40% doivent choisir entre se nourrir et acheter des produits hygiéniques. Et selon l'association Linkee de septembre 2023, près de 8 étudiants sur 10 sondés, ont indiqué avoir un « reste à vivre » de moins de 100 euros par mois, et 47% vivent avec un budget mensuel inférieur à 400 euros.