Crise de l’immobilier : 6 Français sur 10 pessimistes

Les Français sont de plus en plus pessimistes quant à la situation économique du marché immobilier. 61 % des sondés se déclarent préoccupés par l’avenir de l’immobilier en France, selon une récente étude réalisée par Artémis courtage et OpinionWay.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 17 mai 2024 à 13h00
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Exhausted couple sit rest on floor in living room near heap of cardboard boxes look unmotivated to unpack their stuff, feel tired. Financial problems, bank debt, hard relocation day, break up - © Economie Matin
2,8%La baisse des prix de l'immobilier est de 2,8% sur un an.

Le pessimisme des Français vis-à-vis du marché immobilier a augmenté de 6 points par rapport à l'année précédente et de 15 points par rapport à septembre 2021. Ludovic Huzieux, cofondateur d'Artémis courtage, explique : « Les Français sortent à peine d'une période de deux années de hausse des taux d'intérêt et les prix immobiliers ont tout juste commencé à baisser. Ils sont lucides : une crise du logement, profonde, s'est emparée du pays ».

Une perception biaisée du marché immobilier

Les résultats de l'étude montrent également une divergence nette entre les différentes catégories socioprofessionnelles. Les catégories populaires et les locataires sont les plus pessimistes, avec respectivement 67 % et 66 % de répondants inquiets. À l'inverse, les catégories socioprofessionnelles plus aisées et les propriétaires sont moins pessimistes, avec 51 % et 58 % de répondants préoccupés. Les jeunes (25-34 ans) sont également moins pessimistes (48 %) que les plus âgés (64 ans et plus), parmi lesquels 64 % se déclarent pessimistes.

Malgré une baisse réelle des prix immobiliers de 2,8 % sur un an, la majorité des Français perçoivent encore une hausse des prix. Cette perception est partagée par 57 % des sondés pour les grandes métropoles, 55 % pour l'agglomération parisienne et 46 % pour les petites et moyennes villes de province. Cependant, cette impression de hausse décroît par rapport aux précédentes éditions du baromètre.

Le principal obstacle à l'accession à la propriété reste le prix élevé de l'immobilier, suivi de l'insuffisance de l'apport personnel et de la baisse du pouvoir d'achat due à l'inflation. En dépit de l'amélioration récente, 87 % des répondants estiment que les banques sont plus exigeantes pour accorder des crédits immobiliers, et 80 % trouvent que les délais pour obtenir ces prêts sont trop longs. De plus, 70 % des sondés pensent que les taux d'intérêt augmentent, même si en réalité ils ont diminué sous la barre des 4 % en avril 2024.

Vers une stabilisation des taux d'intérêt

« Comme pour la question des prix, il y a là aussi un biais entre la perception et la réalité », observe Ludovic Huzieux. « Dans les faits, toutes les banques prêtent à nouveau, avec des objectifs ambitieux, et le délai d'obtention d'un prêt est devenu normal, autour de 90 jours en moyenne. » Cependant, la demande de crédit reste faible en raison du manque de confiance des ménages.

Malgré la perception générale, les taux d'intérêt immobiliers ont baissé, passant de 4,24 % en décembre 2023 à 3,81 % en avril 2024, selon l'Observatoire Crédit Logement-CSA. Artémis courtage anticipe une poursuite de cette baisse au second semestre, avec une possible diminution des taux directeurs par la Banque centrale européenne en juin.

Pour réduire l'écart entre perception et réalité du marché et redonner confiance aux ménages, la solution est simple : les prix immobiliers doivent encore baisser. Toutefois, cette baisse pourrait prendre du temps à se concrétiser, laissant les Français dans l'attente d'une amélioration durable de la situation du marché immobilier.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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