Immobilier 2025 : ferez-vous partie des acheteurs cette année ?

Le marché immobilier ancien en France connaît des mouvements significatifs depuis le début de l’année. L’analyse des dernières données révèle des dynamiques contrastées entre régions, prix, volumes de transactions et profils d’acheteurs.

Jade Blachier
Par Jade Blachier Publié le 3 avril 2025 à 14h14
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3 293 eurosLe prix moyen au mètre carré s’établit à 3 293 euros au national, soit une variation annuelle de -0,3 %.

Le 1er avril 2025, le réseau Laforêt a publié une étude détaillée révélant l’évolution du marché immobilier ancien en France au premier trimestre 2025. Dans un contexte de baisse des taux d’intérêt et d’attente fébrile du côté des vendeurs comme des acheteurs, cette photographie du marché confirme des tendances profondes : reprise, prudence, et reconquête timide de la confiance.

La demande immobilière reprend des couleurs mais reste sous condition

L’année avait pourtant mal commencé pour le marché immobilier : entre incertitude fiscale, normes énergétiques contraignantes et guerre ouverte sur le crédit, difficile d’imaginer une embellie. Et pourtant, la demande nationale a progressé de 15 % sur un an, atteignant +16 % en régions et +14 % à Paris, selon l’étude Laforêt d’avril 2025. Cette dynamique s’explique par deux éléments : d’une part, la baisse des taux d’intérêt à 3,19 % en février (contre plus de 4,2 % en décembre 2023) redonne du souffle aux budgets serrés ; d’autre part, l’ajustement des prix rend à nouveau les projets d’achat envisageables.

Mais le plus frappant, c’est la réorientation des aspirations : les appartements connaissent une hausse de 18 % de la demande, contre 11 % pour les maisons. En Île-de-France, la demande bondit de 12 %, après deux ans d’asphyxie. Les chiffres ne mentent pas : +8 % de demande au niveau national depuis janvier 2025, dont +11 % en Île-de-France.

Immobilier : quand l’offre ne suit plus le tempo de la demande

Le paradoxe du trimestre pour le marché immobilier ? Une offre en progression sur un an (+10 %), mais une tension qui s’accroît là où cela compte vraiment. À Paris, elle chute de 7 % malgré une légère reprise des prix (+0,3 % depuis janvier). Dans une capitale où les vendeurs espèrent une reprise durable, les biens de qualité partent en un clin d’œil. Résultat : les petites surfaces se raréfient, étouffant encore plus un marché déjà sous pression.

En revanche, les régions (+9 %) et l’Île-de-France hors Paris (+12 %) connaissent une amélioration relative de l’offre. Cela s’explique par l’allongement des délais de vente et une mise sur le marché accrue des maisons (+14 %) par rapport aux appartements (+8 %). C'est-à-dire qu'on vend ce qu’on ne veut plus entretenir, et on garde ce qui peut rapporter demain.

Depuis le début de l’année, l’offre au niveau national a progressé de 3 %, avec une mention spéciale pour l’Île-de-France (+6 %). Paris, elle, poursuit son isolement : -5 % d’offre depuis janvier 2025.

Marché immobilier 2025 : stabilité ou leurre ?

Sur le front des prix, on observe un calme apparent… mais trompeur. Le prix moyen au mètre carré s’établit à 3 293 euros au national, soit une variation annuelle de -0,3 %. La vraie surprise vient de la capitale : -2,2 % sur un an, avec 9 498 euros/m2, même si une inversion de tendance semble poindre (+0,3 % sur 3 mois).

Et dans les régions ? La baisse semble toucher un plancher : -0,2 % en moyenne, avec quelques poches de résistance. Toulouse (+2,2 %), Nice (+1,39 %) ou encore Lille (+0,33 %) montrent que certaines zones tirent encore leur épingle du jeu.

Les disparités persistent néanmoins dans le marché immobilier. Lyon (-3,79 %), Strasbourg (-3,38 %) ou Biarritz (-3,25 %) subissent une correction plus marquée. Bref, le marché semble s’ajuster… à la carte.

Transactions : des acheteurs plus présents mais pas moins exigeants

Au premier trimestre 2025, les transactions progressent de 12 % sur un an. L’Île-de-France fait mieux encore avec +13 %, les régions suivent à +12 %, et Paris ferme la marche avec +8 % – une performance honorable compte tenu de l’offre rare.

Mais ce regain d’activité reste prudent : 86 % des ventes donnent lieu à une négociation, contre 91 % à la même époque en 2024. Et la marge moyenne baisse à 4,72 % (-0,54 point). À Paris, cette marge tombe même à 3,8 %. Plus étonnant encore : la vente moyenne recule à 242 000 euros en France, contre 268 000 euros trois ans plus tôt. L’immobilier ancien se recentre donc sur des biens plus abordables, plus simples à financer.

Confiance dans l'immobilier : les Français entre prudence et retour d’optimisme

Selon une enquête IFOP de mars 2025, 52,8 % des Français estiment que le marché va évoluer positivement dans les 12 prochains mois. Ils n’étaient qu’un tiers à le penser en 2024. Mieux : 13,5 % envisagent un projet d’achat dans les 6 prochains mois, contre 9 % ayant eu un projet effectif l’an dernier.

Cependant, l’investissement locatif reste à la traîne : seuls 28,9 % se disent confiants à court terme pour ce type de placement. Les nouvelles normes écologiques, les hausses énergétiques et les taxes renforcent la sélectivité des projets. À cela s’ajoutent les incertitudes liées aux décisions gouvernementales : pour 33,3 %, les mesures d’aide n’ont eu aucun effet, pour 23,1 %, elles ont été positives.

« Les Français veulent devenir propriétaires, mais ils achètent en regardant de près leurs finances, évaluant chaque détail : capacité d’emprunt, apport, évolution des prix, travaux… Ce pragmatisme continuera de dicter la dynamique du marché en 2025 », analyse Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, dans son billet d’avril 2025.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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