Travail : à bas les idées reçues sur la génération Z

Une étude menée conjointement par l’Apec et Terra Nova vient bousculer les idées reçues sur le rapport au travail des jeunes de moins de 30 ans. Contrairement aux clichés, leurs attentes et leur engagement ne diffèrent pas tant que cela de ceux des générations précédentes.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 2 février 2024 à 14h00
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Young female gardener in glasses using laptop, communicates on internet with customer in home garden/greenhouse, reusable coffee/tea mug on table.Cozy office workplace, remote work, E learning concept - © Economie Matin
55%La rémunération arrive en tête des attentes des jeunes envers le travail, à 55%.

Longtemps perçus comme moins investis et en quête de sens plus que de stabilité professionnelle, les jeunes actifs de moins de 30 ans sont souvent au centre de débats sur l'évolution du monde du travail. Pourtant, une enquête récente publiée par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) et le think tank Terra Nova révèle que les attentes des jeunes vis-à-vis du travail ne sont pas si éloignées de celles de leurs aînés.

Une vision stéréotypée du travail des jeunes à revoir complètement

Selon cette étude, qui s'appuie sur les réponses de plus de 5.000 actifs, les trois principales attentes des jeunes concernent la rémunération, l'intérêt du travail et l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, des priorités partagées avec les générations plus âgées. Ce constat remet en cause l'idée d'une jeunesse désengagée ou en quête permanente de sens au travail.

L'enquête met en lumière une diversité de profils parmi les jeunes de 18 à 29 ans, avec notamment des « ambitieux » et des « satisfaits » qui constituent plus de la moitié de l'échantillon. Ces catégories montrent un rapport au travail globalement positif, marqué par des aspirations professionnelles fortes, en dépit des clichés sur leur supposé désengagement.

Par ailleurs, l'étude révèle que si les jeunes actifs valorisent l'équilibre de vie, ils ne le placent pas pour autant au-dessus de leurs aspirations professionnelles. Ils sont également prêts à quitter un emploi ne répondant pas à leurs attentes, une flexibilité qui caractérise cette génération mais qui ne signifie pas un manque d'engagement.

Une perception à réévaluer

Malgré ces constats, une grande partie des managers continue de percevoir les jeunes comme moins fidèles, moins respectueux de l'autorité et moins investis. Ces perceptions, souvent en décalage avec la réalité, tendent à sous-estimer l'attachement des jeunes à leur entreprise et leur volonté de s'impliquer, même en dehors des tâches strictement définies par leur poste.

L'étude souligne également que les jeunes actifs ne rejettent pas l'autorité mais attendent davantage de dialogue et de compréhension de la part de leur hiérarchie. De même, le télétravail, bien que populaire, n'est pas considéré comme une solution universelle, les jeunes soulignant certains de ses inconvénients potentiels sur leur carrière.

Cette enquête va pousser des managers et des employeurs à repenser leur opinion sur le travail des jeunes. Elle montre que les différences intergénérationnelles sont moins marquées qu’ils peuvent le penser, et que les attentes des jeunes, loin d'être uniformément tournées vers la quête de sens ou le rejet de l'autorité, sont diverses et souvent en phase avec celles de leurs aînés.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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