Certains y répondent tout de suite en appliquant la règle du « ping-pong », d’autres les accumulent, les emails sont devenus un fardeau pour nombre d’actifs. Cette surcharge informationnelle, ou « infobésité », menace sérieusement la qualité de vie au travail. Une étude récente montre un accroissement inquiétant du volume de mails et de la fréquence des réunions, soulignant une hyperconnexion qui nuit tant à l’efficacité qu’au bien-être des salariés.
Hyperconnexion : comment gérer la surcharge des emails et des réunions ?

Hyperconnexion : un fardeau croissant
Malgré les avancées technologiques, la gestion des e-mails demeure une source majeure de stress pour les travailleurs. Selon les données de l'Observatoire de l'infobésité et de la collaboration numérique, un collaborateur moyen conserve plus de 10,550 e-mails, marquant une augmentation de 29 % en un an. Ce volume excessif reflète non seulement une charge de travail excessive mais aussi un risque de burnout numérique.
Chaque année, des employé·es se retrouvent hyperconnecté·es en envoyant des courriels après 20 heures lors de plus de 50 soirées, tandis que les dirigeant·es, eux, se reconnectent en moyenne 117 soirs, selon l’Observatoire de l'Infobésité et de la Collaboration Numérique. La « réunionite » semble prospérer dans un environnement déjà saturé par les e-mails. Les cadres supérieurs passent jusqu'à 24 heures par semaine en réunion, équivalant à 32 jours par an. Cette pratique inefficace est exacerbée par une tendance à multitâcher durant ces séances, diluant davantage la qualité du travail collaboratif.
Quid de l'utilisation des outils collaboratifs
Alors que les outils collaboratifs sont conçus pour améliorer l'efficacité et la communication, ils sont étonnamment sous-utilisés. Environ deux tiers des salariés négligent ces ressources précieuses, ce qui pourrait autrement dynamiser la collaboration et réduire la dépendance aux e-mails surchargés.
L'étude souligne une disparité frappante dans l'utilisation des outils numériques : seulement 10 % des utilisateurs les plus actifs génèrent 94 % du trafic sur les plateformes de collaboration. Cette concentration d'activité suggère que de nombreux salariés restent à la marge de l'environnement numérique collaboratif, potentiellement exacerbant les inégalités au travail.
Hyperconnexion : quel impact sur le bien-être et la productivité ?
L'infobésité n'est pas seulement une question de productivité, elle a également un impact sur la santé physique des employés, favorisant un mode de vie sédentaire. Reconnaître et adresser cette surcharge informationnelle est capital pour améliorer la santé et la qualité de vie au travail. Il faut savoir que l'excès de communication numérique contribue à un environnement stressant qui peut mener à des troubles mentaux tels que l'anxiété et la dépression, exacerbant ainsi le besoin d'interventions ciblées pour réduire cette charge.
Arthur Vinson, co-président de l'OICN, insiste sur la nécessité de repenser nos pratiques numériques dans des propos rapportés par Les Echos. « Remettre en question nos pratiques numériques et proposer un cadre plus clair et plus sain pour la collaboration numérique, c'est permettre aux organisations de gagner en sobriété numérique, en efficacité, en améliorant concrètement la qualité de vie et les conditions de travail des salariés ». Il est essentiel de rester vigilant face à l'hyperconnexion pour éviter qu'elle ne conduise au burnout en accablant les individus d'une charge de travail excessive et d'un stress continu.