À l’approche des Jeux Olympiques de Paris, l’industrie de l’hôtellerie-restauration fait face à une pénurie de main-d’œuvre préoccupante. Thierry Marx, président de l’Umih et chef étoilé, tire la sonnette d’alarme sur les défis à relever pour accueillir au mieux les touristes durant cet événement mondial.
L’hôtellerie-restauration en panne de personnel à l’aube des JO
Alors que Paris se prépare à accueillir les Jeux Olympiques, un événement majeur susceptible de dynamiser l'économie de la région, le secteur de l’hôtellerie-restauration se trouve confronté à une réalité moins enthousiasmante : un manque significatif de personnel. Thierry Marx, à la tête de l'Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), a exprimé au micro de Franceinfo son inquiétude face à cette situation. Il souligne que, malgré une période habituellement plus calme en été pour la région parisienne, la demande en personnel excède l’offre, ce qui met les établissements sous pression.
Tension dans le secteur de l'hôtellerie-restauration
« Aujourd’hui, l’ensemble de la France est en manque, donc vous pensez bien que Paris c’est la même chose », affirme-t-il. L'annonce de la maire de Paris, Anne Hidalgo, autorisant les terrasses à ouvrir jusqu'à minuit pendant les Jeux est certes festive, mais elle accentue la nécessité de disposer de davantage de collaborateurs. Ce prolongement des horaires habituels de fermeture, destiné à enrichir l'expérience touristique, met en lumière les défis logistiques et humains auxquels le secteur doit faire face.
La pénurie de main-d'œuvre dans l’hôtellerie et la restauration n’est pas un phénomène nouveau, mais les JO mettent en évidence l'ampleur du problème. Thierry Marx avance plusieurs raisons expliquant cette difficulté à recruter, notamment la démographie en déclin, les problèmes de logement pour les saisonniers, et une taxation du travail jugée excessive. Ces facteurs contribuent à une situation où, même après une hausse de 16% des salaires dans le secteur, attirer et retenir les talents reste un défi.
Une réforme nécessaire
Le chef étoilé pointe du doigt un problème structurel, bien au-delà des enjeux conjoncturels, qui touche divers aspects de l'emploi dans le secteur. L'attrait croissant pour le statut d'autoentrepreneur, favorisant une plus grande flexibilité et le contrôle sur les revenus bruts, révèle un désenchantement vis-à-vis du salariat traditionnel. Cela suggère une évolution des mentalités et des attentes des travailleurs, qui privilégient désormais autonomie et gestion personnelle de leur budget.
« Il y a un sujet de fond sur le fait que quelqu’un, quand il va rentrer dans notre métier, va être payé entre 1800 et 2000 euros, il va lui rester seulement 1400 euros [en net] », détaille Thierry Marx. « On peut lui expliquer que “c’est la solidarité nationale” et que “ça fonctionne comme ça” sauf qu’aujourd’hui, ça ne lui permet pas de se loger, ça ne lui permet pas la mobilité, et le 10 du mois, il est à découvert ».
L'analyse de Thierry Marx met en lumière une crise plus profonde, touchant non seulement l’hôtellerie-restauration mais également d'autres secteurs. La difficulté de se loger, la mobilité réduite et les fins de mois difficiles pour les employés à bas salaires illustrent les limites du modèle social actuel. Ce constat appelle à une réflexion urgente sur la valorisation des métiers de service et sur les mécanismes de soutien aux travailleurs.