Tous les hommes naissent libres, pas pour payer des impôts à Bercy

Mes chères impertinentes, chers impertinents, « vous qui entrez, laissez toute espérance », peut-on lire au Chant III de la Divine Comédie de Dante, et la vision budgétaire est terrible. L’état des finances de notre pays est… « dantesque » et l’avenir économique s’annonce être un enfer.

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Par Charles Sannat Modifié le 4 octobre 2024 à 11h48
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Tous les hommes naissent libres, pas pour payer des impôts à Bercy - © Economie Matin

L’enfer de Dante.

A ce stade, on nous explique que les riches très riches seront taxés ainsi que les entreprises mais uniquement les entreprises très riches.

A ce stade le riche très riche c’est un couple sans enfant gagnant 500 000 euros à deux, soit 250 000 euros par personne. Nous conviendrons tous que cela fait beaucoup de sous certes. Que tout le monde se rassure avec mon épouse nous ne les gagnons pas, et comme en plus nous avons des enfants (un chat et des poules qui hélas de donnent pas de parts fiscales supplémentaires), ce n’est pas la raison qui va me pousser à “défendre” ces méchants riches.

Selon la source officielle et politiquement la plus correcte à savoir le simulateur fiscale du Nouveau Front Populaire (source ici) ce foyer paye 269 715 euros d’impôts à l’heure actuelle. Soit 500 000 euros – 269 715 = seulement 230 285 euros soit 19 190€ net après impôts. Le NFP veut les monter à 365 798€ et leur laisser seulement 134 202 euros après impôts soit 11 183 euros par mois. Effectivement c’est toujours beaucoup d’argent et de quoi remplir quelques caddies chez Aldi, mais quand on croit gagner 41 600 euros par mois et qu’il ne vous en reste que 11 000 avouez qu’il y a quand même de quoi se gratter la tête et pousser au découragement même les plus travailleurs.

Pourtant même si je trouve le taux de taxation actuel déjà totalement confiscatoire et injustifiable, même pour ces vilains riches, ce n’est pas la raison pour laquelle je prends leur défense.

Le danger de tous les processus itératif d’habituation. 

Vous vous souvenez sans doute de cette citation remarquable du pasteur allemand Martin Niemöller à propos de ce qu’il s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale. Je ne compare évidemment pas une hausse de la fiscalité aux drames de la guerre et de nazisme, et je pense que si vous demandiez à tous ceux qui perdent un proche combien ils seraient prêts à donner pour le retrouver, nous serions l’immense majorité à dire “toute ma fortune”, mais j’attire l’attention de tous sur ces processus itératifs d’habituation et j’y reviens plus bas.

« Quand les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne pour protester. »

Un processus itératif d’habituation c’est quoi ?

C’est mon expression pompeuse pour désigner une stratégie progressive pour éviter de paniquer les gens tout de suite. C’est l’histoire de la petite grenouille dans sa casserole d’eau froide, puis tiède, puis chaude, puis brulante, et petite grenouille bouillue, petite grenouille foutue. Elle n’a pas vu, pas compris le danger, puisque cela était progressif.

« Quand les zimpots sont venus chercher les riches à 500 K€,
je n’ai rien dit, je ne gagnais pas 500K€.

Quand ils ont taxé les riches à 200 K€,
je n’ai rien dit, je ne gagnais pas 200 K€.

Quand ils sont venus faire cracher les familles qui gagnaient 50 000 euros,
je n’ai rien dit, je gagnais le smic.

Quand ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne pour protester. »

Nous allons donc nous habituer à voir les impôts, les taxes encore augmenter.

Progressivement.

Toujours.

Un peu de taxe sur les billets d’avion par ci. Un peu plus de malus écolo sur les voitures par-là. Une petite surtaxe ici.

Puis le compte n’y sera toujours pas. Alors on ira chercher les moyens riches.

Puis le compte n’y sera toujours pas.

Alors on ira chercher les petits riches qui sont les vraies classes moyennes de ce pays et la vraie richesse de notre nation (les familles qui gagnent 5 000 euros nets soit 2 500 euros par personne).

Pour quoi ?

Pour payer des RSA sans activité.

Pour payer des retraites à 6 000 euros nets indexées sur l’inflation.

Pour payer des primes de rentrée.

Pire, pour payer des primes de Noël et les cadeaux des gosses de la mère Michelle qui a perdu son chat mais avec nos sous !

Pour payer des fonctionnaires (je ne parle pas de ceux à l’utilité évidente comme le gendarme qui gendarme ou le professeur qui enseigne) qui empêchent de fonctionner (les ARS en sont plein).

Bref, plus la dépense publique augmente, plus les impôts augmentent, plus nos libertés reculent.

Nos libertés financières évidemment, puisque tout ce que l’on prend c’est autant en moins de choix que vous pourrez faire.

Nos libertés en général aussi, car plus vous avez d’impôts et plus vous avez de règles et de normes et de lois et vous avez compris que ces règles, ces normes, ces lois, vous contraignent, interdisent.

Vive la liberté, car nous sommes tous nés, pour vivre libre.

N’oubliez jamais le début de la déclaration des droits de l’homme.

Nous ne sommes pas nés pour payer des impôts à Bercy.

Nous sommes nés pour vivre libre.

C’est pour cela que passé un certain stade, assez bas pour tout dire, l’impôt devient un asservissement.

C’est pour cela que l’on ne doit plus accepter de hausses d’impôts.

Quelles qu’elles soient je les refuse intellectuellement, économiquement.

Je paierai évidemment ce que je dois payer car ce sera la loi, mais je dénoncerai chaque jour chaque hausse d’impôt, parce que ça suffit maintenant.

Si vous êtes d’accord, faites passer cette chronique à votre député. C’est important qu’ils comprennent, qu’ils entendent le grondement et la grogne fiscale.

Je suis né libre. Je ne suis pas né pour être une vache à lait.

Je ne suis pas né pour être asservi par Bercy.

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Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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