Malgré un contexte économique incertain, la quasi-totalité des entreprises en France prévoient d’augmenter les salaires en 2025, apprend-on d’une étude du cabinet WTW. Toutefois, ces revalorisations seront plus modestes qu’en 2023 et 2024, avec une tendance accrue à cibler les salariés stratégiques ou performants.
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Une baisse des budgets, reflet des incertitudes économiques
Les prévisions salariales pour 2025 montrent un resserrement des budgets des entreprises. Selon l’étude menée par WTW auprès de 1.000 entreprises françaises, et dont Le Parisien révèle les résultats, les augmentations médianes prévues s’élèvent à 3,5%, contre 4,3% en 2023 et 3,8% en 2024. Ces moindres hausses traduisent l’incertitude économique et les difficultés financières rencontrées par de nombreuses entreprises. Dans les pages du Parisien, Khalil Aït Mouloud, directeur des enquêtes de rémunération chez WTW, souligne que près de la moitié des entreprises (47%) ont revu leurs prévisions à la baisse. Cependant, ces chiffres restent plus optimistes que d’autres estimations, comme celles de PageGroup ou Mercer, qui anticipent des hausses comprises entre 1,% et 3%.
Ce resserrement des augmentations varie en fonction de la typologie des entreprises interrogées. Les groupes français prévoient des revalorisations entre 2,5% et 3%, tandis que les filiales de multinationales en France sont plus généreuses, adoptant des politiques salariales plus dynamiques. Ces écarts reflètent des stratégies différenciées, dictées par des réalités économiques et organisationnelles spécifiques.
Des hausses ciblées pour maintenir l’attractivité
Malgré cette contraction des budgets, les augmentations restent globalement supérieures à l’inflation, que la Banque de France estime à 1,6% pour 2025. Cela témoigne de la volonté des entreprises de maintenir leur attractivité, dans un marché de l’emploi où 40% d’entre elles peinent à recruter et fidéliser leurs talents. Les métiers les plus prisés, notamment ceux liés à l’intelligence artificielle ou à la cybersécurité, devraient bénéficier des plus fortes augmentations.
Autre tendance notable : une approche plus sélective des augmentations. Si 98% des entreprises interrogées prévoient des revalorisations, 10% à 20% d’entre elles privilégient des ajustements ciblés pour récompenser les meilleurs performants ou les salariés ayant pris de nouvelles responsabilités. Cette pratique, bien que marginale, traduit une évolution des politiques salariales, marquant un éloignement progressif des augmentations collectives systématiques instaurées après la pandémie.