Alors que les négociations commerciales entre la grande distribution et les industriels débutent, les représentants des grandes enseignes dénoncent des hausses de tarifs jugées excessives, remettant en question leur justification économique.
Hausses de 8 % : la grande distribution dénonce les industriels
Les négociations annuelles entre la grande distribution et l'industrie agroalimentaire, qui détermineront les prix des produits pour 2025, commencent sous haute tension. Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires (Intermarché), s'est exprimé sur France Info pour critiquer les demandes tarifaires de certains industriels.
Des hausses de tarifs incomprises par la grande distribution
Selon le dirigeant, des « hausses de tarifs de l'ordre de 6 à 8 % » ont été avancées par de grandes marques, des propositions qu’il qualifie d'« irresponsables » et qu'il estime totalement « décorrélées de la réalité économique ».
Cette position est partagée par Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U, qui a déclaré sur RMC que certaines entreprises réclament des augmentations allant jusqu’à « deux chiffres », malgré une baisse des coûts de production pour plusieurs matières premières comme le sucre, le blé ou les huiles. Ces dirigeants dénoncent ce qu'ils perçoivent comme une volonté des grandes entreprises de maximiser les dividendes au détriment des consommateurs.
En revanche, les PME semblent plus modérées dans leurs demandes, avec des hausses moyennes de 2,8 %, selon Thierry Cotillard. Ces entreprises, souvent plus dépendantes des grands distributeurs, sont en position de négociation moins favorable, ce qui pourrait expliquer leur prudence tarifaire.
Un Noël à la raclette
Au-delà des critiques des distributeurs, la question des hausses de tarifs inquiète également pour son impact sur le pouvoir d'achat des Français. Dominique Schelcher observe une évolution durable des comportements de consommation, marqués par le « choc inflationniste le plus dur depuis 40 ans ». Il souligne que les consommateurs privilégient désormais les achats essentiels, reléguant les produits de plaisir au second plan.
Ce changement s'est particulièrement ressenti pendant les fêtes de fin d'année, souvent un indicateur des tendances de consommation. « C'était un Noël à la raclette, avant c'était la belle volaille », illustre-t-il, ajoutant que les fruits de mer, autrefois prisés, ont connu une forte baisse de demande.
Alors que les négociations se poursuivront jusqu’au 1er mars, distributeurs et industriels devront trouver un équilibre entre les impératifs économiques des uns et les attentes des autres. L’enjeu reste crucial : éviter d’aggraver la baisse de la consommation tout en maintenant un approvisionnement stable et rentable dans les rayons.