Malgré des tensions sur le financement du réseau autoroutier, les tarifs des péages augmenteront modestement au 1er février 2025 : la hausse sera de 0,92% en moyenne. Une décision qui, bien que limitée, reflète les enjeux complexes liés à la gestion et au développement des infrastructures routières.
Autoroutes : quelle hausse du prix des péages en 2025 ?
Une hausse modérée après deux années de fortes augmentations
Une fois n’est pas coutume, en 2025, les droits des péages autoroutiers augmenteront très légèrement. Avec une progression moyenne de 0,92%, cette hausse reste nettement inférieure à celles des années précédentes : +4,75% en 2023 et +3% en 2024. Dans un contexte économique marqué par une inflation estimée à 1,5% par la Banque de France, cette mesure est présentée par le ministère des Transports comme un compromis visant à protéger le pouvoir d’achat des Français.
Les variations régionales sont cependant notables. Dans le Sud, les réseaux ASF et Escota appliquent une augmentation limitée à 0,77%, tandis que dans d'autres zones, comme en Normandie avec SAPN, la hausse atteint 1,14%. Ces ajustements reflètent les spécificités locales des investissements et des coûts de gestion, bien que l’État ait bloqué des augmentations plus importantes initialement envisagées par les concessionnaires.
Une bataille entre l’État et les sociétés d’autoroutes
Cette augmentation limitée est le résultat d’un bras de fer entre le gouvernement et les sociétés d’autoroute, fortement impactées par la nouvelle taxe écologique de 450 millions d’euros. Selon l’entourage du ministre des Transports, François Durovray, ce dernier s’est engagé à limiter l’impact sur les ménages, considérant les dépenses de mobilité comme un enjeu clé pour le budget des Français.
Les discussions autour de l’avenir des autoroutes s’intensifient par ailleurs. Un rapport de l’Autorité de régulation des transports (ART) publié récemment chiffre à plus de 10 milliards d’euros les investissements nécessaires pour maintenir le réseau en bon état d’ici la fin des concessions, prévues entre 2031 et 2036. Bien que l’état des infrastructures soit jugé globalement satisfaisant, l’ART recommande un effort supplémentaire de 1,2 milliard d’euros pour éviter des travaux majeurs dans les années à venir. Une conférence prévue début 2025 devrait permettre d’explorer des pistes pour pérenniser le modèle autoroutier tout en maîtrisant les coûts pour les usagers.