Carburants : les prix flambent de nouveaux ….

Le portefeuille des Français prisonnier des pays de l'OPEP

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En juillet, les prix du carburant affichaient en moyenne pour le gazole 1,74 euro le litre, en hausse de près de 4 centimes sur une semaine et d'environ 7 centimes sur un mois. L'essence sans-plomb 95-E10, quant à elle, s'échangeait à 1,8671 euros, (+ 4 centimes que la semaine précédente et + 6 centimes de plus par rapport à début juillet). Ces niveaux de prix du carburant n'avaient pas été observés depuis fin avril. Pour le gazole, il faut compter environs 20 centimes de plus qu'en début juillet, quant au sans-plomb 98, celui-ci a atteint la barre symbolique de deux euros. Sur l'ensemble de l'année, la note a de quoi faire grincer les dents :  le SP-98 a augmenté de 6,2%, le SP-95 de 6,6% et l'E10 de 7,6%. Plusieurs facteurs contribuent à cette hausse. La principale raison est la hausse du cours du pétrole. Comme la expliqué Francis Perrin, chercheur spécialiste des questions énergétique, associé au Policy Center for the New South et directeur de recherche à l'Iris « Le prix du pétrole brut sur le marché international s'est envolé : entre la fin juin et le 9 août, le cours du baril de brent a augmenté de près de 21 % » passant de 82,9 dollars la semaine dernière contre 73,4 dollar le mois dernier.

Cette augmentation est due à la réduction volontaire de la production des pays de l'OPEP, de l'Arabie Soudite en particulier, ainsi qu'à la réduction des exportations russe. À l'occasion d'un entretien sur BFMTV, ce samedi 2 septembre, les déclarations de Jean-Louis Schilansky, ancien président de l'Union française des industries pétrolières, non rien de rassurantes, les tarifs du carburant pourraient s'envoler davantage : « Ce matin septembre, Ndlr), on était pratiquement à 90 dollars le baril. Et on était à 70 dollars le baril au 1er juillet (...) inévitablement, ça entraîne une hausse des prix à la pompe. Il est bien possible que ça continue à augmenter. (...) Si la politique des producteurs de pétrole continue de fermer les robinets pour faire monter les prix, on risque de voir les prix à la pompe continuer d'augmenter dans les semaines qui viennent ». Comme la souligné Francis Perrin : « Tout dépend de la durée de la baisse du cours du pétrole : si elle ne dure que quelques jours, cela ne sera pas suffisant, il faudrait qu'elle se poursuive assez longtemps».

Que fait le gouvernement ?

Malgré le plafonnement du prix du diesel et du SP-95 par le gouvernement (du 1er mars jusqu'à la fin de l'année 2023), à 1,99 euro dans les stations-service TotalEnergies. Cette nouvelle hausse du prix du carburant ne semble pas vraiment alarmer le gouvernement comme peut en témoigner la déclaration de la Première ministre Elisabeth Borne lors d'un entretien d'août sur France bleue : « Sauf catastrophe géopolitique ou autre, je ne pense pas que la hausse que nous venons de connaître va se poursuivre dans les semaines à venir ».  Pourtant, cette hausse est bien là, et la note est plus que salée pour les Français....

Même si cette situation est jugée «inacceptable» par la Première ministre, aucune ristourne n'est prévue pour alléger le portefeuille des Français. Il semblerait bien que « l'on soit en train de nous habituer à un litre grosso modo à deux euros » comme l'avait justement signalé le président de la région Haut de France, Xavier Bertrand (LR). Les automobilistes Français étant prisonniers du bon vouloir des pays de l'OPEP, Elisabeth Borne n'a finalement trouvé d'autre solution que d'arguer sur la nécessité d'accélérer la transition vers des modes de transports plus durables... Autrement dit, on demande encore une fois au Français de se taire et de subir sagement...