La France se voit rappelée à l’ordre par la Cour européenne des droits de l’homme. Un cas de harcèlement sexuel, qui n’a pas été pris au sérieux par la justice française.
Justice : la France condamnée pour avoir masqué un harcèlement sexuel
La femme a dénoncé un harcèlement sexuel à son travail en 2016
La France vient de recevoir une gifle judiciaire : condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour avoir muselé une dénonciatrice de harcèlement sexuel au travail. L'affaire avait été prise à l'époque comme une dénonciation calomnieuse.
En 2016, Vanessa Allée, travaillant comme secrétaire dans une école privée, avait envoyé un email à quelques collègues, y compris l'inspecteur du travail, pour signaler un cas d'« agression sexuelle » et de « harcèlement sexuel et moral » d'un haut responsable de l'école. La Cour européenne des droits de l'homme l'a mentionné dans un communiqué. Cependant, les tribunaux français avaient jugé que les preuves des accusations d'agression sexuelle faites par cette femme n'étaient pas suffisantes.
La CEDH au secours de la dénonciatrice
La CEDH a ordonné à la France de payer 12 750 euros à Vanessa Allée. En 2018, elle avait été condamnée à payer une amende de 500 euros pour avoir « diffamation publique » sur son chef. Cette décision avait été confirmée en 2019, et elle avait dû payer 2 500 euros supplémentaires pour les frais du procès.
Ce jugement de la Cour européenne n'est pas qu'un verdict, c'est un signal d'alarme. Il rappelle à la France, et au-delà, l'importance de prendre au sérieux chaque parole, chaque signalement. Car ignorer, c'est cautionner.