Burton of London liquidée, dernière victime de la crise du prêt-à-porter

Dans le secteur du prêt-à-porter, déjà fortement éprouvé, l’enseigne Burton of London vient de subir un coup fatal. Cette dernière vient d’être placée par le tribunal de commerce de Paris, mardi 13 février 2024, en liquidation judiciaire. Plus d’une quarantaine de ses magasins vont devoir fermer leurs portes, mettant en péril de nombreux emplois.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 14 février 2024 à 16h30
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Burton of London liquidée, dernière victime de la crise du prêt-à-porter - © Economie Matin

La chute de Burton of London

La liquidation judiciaire de Burton of London n'est pas vraiment inattendue, mais est le résultat d'une série de défis auxquels à fait face l'enseigne et n'a pas réussi à surmonter. En 2020, lors de sa reprise par l'homme d'affaires Thierry Le Guénic, l'enseigne comptait 658 employés et 122 points de vente. Malgré un plan social en février 2023 qui concernait 228 employés, les efforts des salariés et les tentatives de redressement n'ont pas suffi à sauver l'entreprise de la faillite, qui est contrainte de fermer sles portes de ses 47 derniers magasins et de licencier plus de 200 employés. La CFTC, syndicat représentant les salariés, pointe du doigt, ce qu'ils estiment comme le résultat des stratégies défaillantes de la direction et une gestion contestable ayant mené à cette « casse sociale ».

L'histoire de Burton of London, fondée au début du XXe siècle et développée en France depuis 1946, illustre la fin d'une ère pour une marque autrefois florissante. La liquidation s'inscrit dans un contexte plus large de difficultés pour les entreprises détenues par Thierry Le Guénic, avec des enseignes comme Orcanta et Habitat ayant également été liquidées récemment.

Le secteur du prêt-à-porter s'engouffre dans la crise

Le secteur du prêt-à-porter est confronté à une crise sans précédent, exacerbée par la pandémie de COVID-19, l'inflation, et les changements dans les habitudes de consommation. Des enseignes historiques comme Camaïeu, IKKS, Pimkie, Gap France, Comptoir des cotonniers, Kookaï, Naf Naf , etc ont été emportées par cette tempête et ont été placés en redressement judiciaire. La concurrence accrue des géants de la fast fashion, tels que Zara et H&M, ainsi que l'essor du commerce en ligne et du marché de seconde main, ont redéfini les règles du jeu.

Autrement dit, cette crise révèle les limites des modèles d'affaires traditionnels et la nécessité d'adapter leurs stratégies aux évolutions du marché. La situation de Burton of London est malheureusement symptomatique d'un secteur qui peine à se renouveler.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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