La rémunération, cœur de la grève des livreurs Uber Eats

Une mobilisation d’ampleur nationale secoue le secteur de la livraison avec une grève d’ampleur chez Uber Eats, organisée par Union-Indépendants, les fédérations CGT Transports et SUD-Commerces. Les livreurs dénoncent un nouveau système tarifaire mis en place par Uber Eats depuis le 10 octobre 2023, qu’ils estiment défavorable. À travers des rassemblements aux quatre coins de la France, ces employés soulèvent la question cruciale de leur rémunération dans un contexte de changements algorithmiques.

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Par Rédacteur Publié le 14 décembre 2023 à 17h00
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394 MILLIONS $Le groupe Uber a enregistré son premier bénéfice trimestriel au deuxième trimestre 2023 à 394 millions de dollars.

Nouveau système tarifaire : un désavantage pour les livreurs

Depuis le 10 octobre 2023, la plateforme de livraison de repas à domicile Uber Eats a instauré un nouveau système tarifaire dans plusieurs agglomérations, provoquant la colère de ses livreurs. Ce système, présenté comme une tentative de « valoriser le temps passé à réaliser la course », est vivement contesté.

Les syndicats estiment qu'il crée des inégalités dans la rémunération, accentuées par une généralisation depuis le 1er novembre. Uber Eats se défend en assurant ne pas avoir l'intention de réduire la rémunération moyenne par course : « Cette nouvelle tarification peut faire varier certaines courses à la hausse et d'autres à la baisse, mais ne vise pas à diminuer la rémunération moyenne par course », précise l’entreprise.

Les livreurs partagent leurs inquiétudes

Les livreurs, cependant, rapportent une réalité différente. Certains déclarent avoir constaté des baisses significatives, citant des exemples concrets de courses de 1 ou 2 kilomètres payées moins qu'auparavant. « Avec l'inflation, les salaires augmentent partout, on est les seuls à voir notre rémunération baisser », témoigne un jeune salarié, à nos confrères du Monde Économie.

Les plus importantes manifestations pour contester cette nouvelle méthode de rémunération ont eu lieu à Paris, Bordeaux, Nice, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Marseille et Armentières, mais des appels avaient été lancé aux quatre coins de la France. La mobilisation a gagné en ampleur, après des précédents mouvements en novembre, soulignant la persistance des inquiétudes parmi ces travailleurs indépendants.

Mobilisation nationale

La mobilisation des livreurs, soutenue par Union-Indépendants, CGT Transports, et SUD-Commerces, est qualifiée d' « historique » par le délégué national d'Union-Indépendants, Fabian Tosolini, « notamment dans de petites villes comme Périgueux, Brest, et Auxerre », même s’il n’avance pas de chiffres précis. À Paris, la Préfecture de police a recensé 150 personnes réunies place Stalingrad.

Appels à l'amélioration des conditions de travail et de rémunération

Les grévistes réclament non seulement le retrait du nouveau système tarifaire, mais également plus de transparence sur les prix des courses et une augmentation significative des rémunérations. Des personnalités politiques telles que Philippe Poutou et des élus locaux, dont David Belliard à la Mairie de Paris, ont exprimé leur soutien aux livreurs.

La question de la requalification des contrats en salariat est également soulevée – Uber Eats emploie ses livreurs avec un statut d’entrepreneurs, les privant de toute protection de leur travail, de potentiels droits au chômage et d’une partie de la protection sociale dont bénéficient les salariés. Cette problématique alimente un débat plus large sur les conditions de travail dans l'économie des grandes plateformes numériques. « Cela crée une situation d'esclavage moderne, poussant les livreurs à prendre des risques inconsidérés », s’inquiète ainsi David Belliard.

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