Grève SNCF : Sud-Rail choisit le 7 mai pour saboter le pont

Juste avant un long week-end propice aux départs, une annonce syndicale de grève à la SNCF vient rebattre les cartes. Les plans des vacanciers pourraient s’effondrer.

Ade Costume Droit
Par Adélaïde Motte Publié le 4 avril 2025 à 10h30
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Grève SNCF : Sud-Rail choisit le 7 mai pour saboter le pont - © Economie Matin

Une grève. Encore. Le 7 mai 2025, la circulation des trains sera probablement perturbée à grande échelle. Le syndicat Sud-Rail, majoritaire chez les conducteurs de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), a décidé de durcir le ton en visant une date stratégique : la veille du jeudi 8 mai, jour férié.

Sud-Rail vise le 7 mai pour provoquer une onde de choc

Le préavis de grève court du mardi 6 mai à 19h jusqu’au jeudi 8 mai à 8h, couvrant l’intégralité de la journée du 7 mai. Le choix de la date n’est évidemment pas anodin : "Nous laissons presque un mois à la direction pour ouvrir des négociations et nous appelons les autres fédérations syndicales à rejoindre ces dates afin de faire monter la pression", a déclaré Sud-Rail dans un communiqué officiel.

La logique ? Simple et efficace. Taper là où ça fait mal, sur un jour de forte affluence prévue, avec un maximum d’effet pour un minimum de jours chômés. Une tactique déjà bien rodée dans le paysage syndical ferroviaire. Cette grève est aussi un message adressé à la direction : l’organisation accuse la SNCF de jouer le rapport de force plutôt que le dialogue.

Les revendications : une prime, mais pas seulement

Au cœur du conflit : la prime de traction, une composante centrale de la rémunération des conducteurs. Sud-Rail dénonce sa réduction insidieuse via les réorganisations internes. Mais cette prime n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le syndicat exige également :

  • Son maintien en cas d’absence ou de maladie ;

  • Une refonte complète de sa structure, jugée opaque et injuste ;

  • Un engagement clair sur les conditions de travail dégradées.

Et ce n’est pas tout. Derrière cette action ponctuelle, Sud-Rail a déjà lancé un préavis global couvrant la période du 17 avril au 2 juin, incluant les vacances de printemps et les autres ponts de mai. Autant dire que le printemps ferroviaire pourrait virer au bras de fer prolongé.

Pour les voyageurs, l’incertitude absolue

Que doivent faire les usagers ? Patienter ? Espérer ? Reprogrammer ? Dans ce contexte, faire confiance à la SNCF pour les départs en vacances relève de la pure loterie. L'entreprise n’a pour l’heure rien annoncé quant à l’impact réel du mouvement sur les trains TGV, TER ou Intercités. La CGT, quant à elle, n’a pas encore rejoint l’appel de Sud-Rail, mais pourrait le faire si les négociations stagnent.

Sud-Rail joue une carte dangereuse, mais efficace : elle prive les voyageurs de visibilité. Entre les grèves des chefs de bord déjà préavisées jusqu’au 2 juin, les mouvements sociaux passés – dont les perturbations de février 2024 – et l’absence de solution négociée, le climat social est clairement inflammable.

Pour partir en mai, mieux vaut regarder ailleurs

S’il est encore temps de réserver ses billets, une recommandation s’impose : ne pariez pas sur la SNCF. Le risque de voir vos trajets annulés ou vos correspondances brisées est trop élevé. Privilégiez la concurrence : Trenitalia, qui opère des lignes vers Lyon, Milan ou Turin ; les bus longue distance ; le covoiturage ou tout simplement... votre voiture.

Certes, ces alternatives ne brillent pas toutes par leur confort ou leur ponctualité, mais au moins, elles ne sont pas prises en otage par des conflits internes récurrents. Et pour ceux qui s’accrochent à l’espoir d’un service minimum : attention, la grève permet aux employés de la SNCF de compter sur est un jour férié déguisé. À la SNCF, la grève est une stratégie. Et pour Sud-Rail, le terrain est bien choisi : juste entre deux jours chômés. Inutile de s'inquiétez de l'acceptation de ses congés, la grève résout tout. Ne comptez donc pas sur un miracle, vous risqueriez de rester sur le bord de la route, ou plutôt à quai.

Ade Costume Droit

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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