Ce jeudi 21 novembre 2024 marque une nouvelle étape dans la lutte des cheminots contre les réformes engagées par la SNCF et le gouvernement. À travers toute la France, la grève annoncée par les syndicats risque de perturber le quotidien des usagers, bien que la SNCF assure avoir pris des mesures pour limiter les impacts.
Grève SNCF : les prévisions de trafic pour jeudi 21 novembre 2024
Ce mouvement, présenté comme une simple « mise en jambe », annonce surtout des mobilisations bien plus ambitieuses dès le mois de décembre 2024, avec une menace sérieuse de grève pour les vacances de Noël.
La raison de cette grève : une révolte contre des réformes jugées destructrices
La grève de ce jeudi, bien que limitée dans le temps (24 heures), trouve ses racines dans une contestation bien plus profonde. Au cœur du conflit, trois grandes revendications mobilisent les syndicats.
Le démantèlement de Fret SNCF : un choc social et économique
L’annonce du démantèlement de Fret SNCF, la filiale chargée du transport de marchandises, a mis le feu aux poudres. Contrainte par un accord avec la Commission européenne après une enquête pour aides d’État illégales, la SNCF doit scinder cette entité en deux nouvelles structures : Hexafret pour le transport et Technis pour la maintenance. Cette réorganisation menace directement 500 emplois et pose la question de la continuité des services. Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de Sud-Rail, dénonce : « On brade une filiale stratégique au détriment des salariés et de l’environnement. »
L’ouverture à la concurrence des lignes régionales
La libéralisation des lignes TER et Intercités s’accélère. Dès le mois prochain, 1 200 cheminots seront transférés dans des filiales privées ou de nouvelles structures internes, mais sous des règles sociales différentes. Selon Thierry Nier, secrétaire général de la CGT-Cheminots, « ce processus de filialisation n’est rien d’autre qu’une privatisation déguisée. Ce qui est appliqué au fret aujourd’hui le sera aux voyageurs demain. »
Des revendications salariales face à des bénéfices records
Alors que la SNCF affiche un bénéfice de 1,3 milliard d’euros en 2023, les syndicats réclament une meilleure redistribution des gains vers les employés. Ils dénoncent une stagnation des salaires malgré des années de surcroît de travail pour compenser les suppressions de postes.
Grève SNCF du 21 novembre 2024 : Un trafic globalement maintenu, mais des perturbations localisées
Selon la SNCF, les prévisions de trafic pour ce jeudi restent globalement rassurantes, notamment pour les grandes lignes. Cependant, des disparités existent en fonction des régions et des types de train.
1. TGV : un service quasi-normal
Les TGV Inoui et Ouigo circuleront presque normalement. La SNCF s’efforce de minimiser les désagréments pour les voyageurs longue distance, d’autant que cette grève intervient hors période de pointe.
2. TER : des disparités régionales
Avec seulement 7 trains sur 10 en moyenne, les lignes régionales seront parmi les plus impactées. En Provence, la ligne stratégique Marseille-Miramas ne verra circuler qu’un train sur trois, tandis que d’autres axes fonctionneront à deux trains sur trois.
3. Île-de-France : un réseau sous pression
Dans la région parisienne, certaines lignes seront gravement perturbées :
- RER B : 50 % du service assuré au nord et 75 % au sud.
- RER D : 33 % des trains en circulation avec des suppressions sur plusieurs axes.
- RER A et tramways : service normal ou quasi-normal.
4. Intercités : des annulations importantes
Un train sur deux est prévu pour les circulations de jour, mais aucun train de nuit ne circulera.
Grève SNCF : les perturbations de trafic attendues le jeudi 21 novembre 2024
Catégorie | Service prévu | Détails régionaux et remarques |
---|---|---|
TGV | Quasi-normal | Perturbations minimes |
Intercités | 1 sur 2 (jour) | Aucun train la nuit |
TER | 7 sur 10 | Jusqu’à 1 sur 3 sur certains axes régionaux |
RER Île-de-France | Varié | RER B : 50 % au nord ; RER D : 33 % |
Lignes de tram | Normal à quasi-normal | Pas d’impact majeur |
La grève : un signal d’alarme avant les fêtes de fin d’année
La mobilisation de ce jeudi ne doit pas être vue comme un événement isolé. Pour les syndicats, elle sert d’avertissement avant une grève illimitée prévue à partir du 11 décembre 2024. À cette période cruciale pour les voyageurs, notamment à l’approche des fêtes, la pression sur la SNCF pourrait atteindre son apogée.
Selon Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots : « Cette journée de grève est un test. Si les discussions n’avancent pas, Noël risque d’être compliqué pour des millions de Français. »
De son côté, la SNCF affirme être en dialogue constant avec les syndicats pour éviter une escalade du conflit. Cependant, avec des tensions palpables et des enjeux sociaux et économiques majeurs, la fin d’année s’annonce sous haute tension pour le rail français.
Une mobilisation qui reflète une crise plus large
La grève de ce 21 novembre 2024 met en lumière des problématiques qui dépassent largement le cadre de la SNCF. Derrière les revendications, c’est l’avenir du service public ferroviaire en France qui se joue, entre libéralisation, restructuration et maintien d’un modèle social équitable. Pour les usagers comme pour les cheminots, les prochains mois seront cruciaux.