Un vent de contestation souffle une nouvelle fois sur la SNCF, régulièrement au centre de conflits sociaux. Alors que les beaux jours arrivent, les trains pourraient bien rester à quai. Entre colère syndicale et silence de la direction, le bras de fer s’intensifie.
Vacances menacées : la grève SNCF s’invite dans les ponts de mai

Depuis le 24 mars 2025, le mot-clé « grève » refait surface dans les gares françaises, déclenchant inquiétudes et interrogations. La SNCF (Société nationale des chemins de fer français) est une nouvelle fois confrontée à un préavis de grève de grande ampleur, déposé par Sud-Rail à la demande du Collectif national ASCT (Agents du service commercial trains, autrement dit les contrôleurs). Le mouvement menace de perturber lourdement les vacances d’avril et les ponts de mai, avec des revendications qui bousculent l’ordre établi.
Le préavis de grève SNCF qui pourrait paralyser les vacances de Printemps 2025
Le préavis couvre une période stratégique : tous les week-ends du 17 avril au 2 juin 2025, soit en plein cœur des congés scolaires et des nombreux jours fériés du printemps. Concrètement, la grève pourrait se déclencher du jeudi 19h au lundi 8h, rendant chaotique tout projet de départ en train. Sont visés notamment :
- le week-end du 19-20 avril, au moment du chassé-croisé des vacances de printemps ;
- les ponts du 1er mai, du 8 mai et de l’Ascension (jeudi 29 mai).
Seul le week-end de la Pentecôte (9 juin) serait épargné. Selon Le Figaro, le collectif ASCT compte « taper là où cela peut faire mal » pour contraindre la direction à réagir. Même tonalité dans TF1 Info qui rapporte : « Nous ne sommes pas là pour embêter les clients, mais notre direction fait la sourde oreille ». En clair : si les trains doivent rester à quai pour se faire entendre, les contrôleurs sont prêts à assumer.
Pourquoi les contrôleurs menacent-ils une nouvelle fois la SNCF ?
Le Collectif national ASCT, né sur Facebook, n’en est pas à son coup d’essai. Déjà à l’origine de la grève surprise de Noël 2022, il mobilise à nouveau les agents du bord pour défendre des revendications salariales et organisationnelles que la direction refuse, selon eux, d’entendre.
Les revendications principales sont limpides :
- une augmentation mensuelle de 100 euros minimum de la prime de travail ;
- une révision des grilles salariales tous les trois ans, contre quatre actuellement ;
- le respect strict des horaires collectifs, bouleversés au gré des plannings automatisés.
Dans Capital, un porte-parole du collectif, déclare : « En février, un collègue sur l’axe Sud-Est devait commencer à 17 heures, il a appris la veille qu’en fait, il prenait son service à 5h30. Nous avons une vie à côté du travail. Là, on ne peut pas s’organiser. »
Les plannings sont aujourd’hui recalculés par des logiciels réputés pour leur opacité et leur imprévisibilité. Ce que dénoncent les syndicats, c’est l’usure psychologique et sociale d’un personnel à qui l’on impose des changements de dernière minute sans compensation ni discussion.
Grève SNCF : un printemps à haut risque pour les voyageurs et la direction
Face à cette montée en puissance du mouvement, la SNCF tente de minimiser : « Tous les préavis ne conduisent pas à des conséquences », assure-t-elle, citée dans La Dépêche du Midi. Mais ce refrain commence à agacer, tant le risque d’une paralysie des lignes devient tangible.
En vérité, les contrôleurs sont indispensables : sans eux, les trains ne peuvent pas rouler. Leur grève implique l’annulation pure et simple des dessertes concernées. Le plan de transport pourrait s’effondrer à chaque fin de semaine entre avril et juin, impactant des millions de voyageurs. Des vacanciers, évidemment, mais aussi et surtout des travailleurs qui prennent le train au quotidien.
La situation devient d’autant plus explosive que le printemps concentre quatre jours fériés majeurs et que les billets ont déjà été massivement vendus. Selon TF1 Info, plus de 600 000 places ont été achetées en une seule matinée pour cette période. Autant dire que la colère des usagers pourrait être aussi virulente que celle des cheminots si la grève devient effective.
À ce jour, aucun appel formel à la grève n’a encore été lancé, le préavis servant d’épée de Damoclès. Mais la mobilisation s’organise, le ton se durcit, et les négociations piétinent. Les prochains jours seront décisifs. Soit la direction lâche du lest sur les revendications salariales et de planning, soit les voyageurs devront s’armer de patience — et d’un solide plan B.