Le jeudi 30 mai 2024, la majorité des pharmacies françaises seront fermées en raison d’une grève nationale. Cette mobilisation massive, soutenue par la Fédération des pharmaciens d’officines (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), vise à dénoncer les pénuries de médicaments, réclamer des revalorisations salariales, et s’opposer à la libéralisation de la vente en ligne de médicaments.
Santé : 9 pharmacies sur 10 en grève ce jeudi 30 mai 2024
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Modifié le 30 mai 2024 à 10h26
1 EUROLe gouvernement a fait augmenter le reste à charge pour les médicaments à 1 euro par boîte.
Les patients qui ont besoin de médicaments devront faire preuve de compréhension : si des pharmacies de garde seront ouvertes, elles risquent d’être submergées de demande et de ne pas pouvoir répondre à autre chose que les demandes urgentes.
Grève des pharmacies : un mouvement de grande ampleur
Selon les prévisions, entre 75% et 90% des officines seront fermées ce jeudi 30 mai 2024 selon les syndicats des pharmaciens qui s’attendent à une mobilisation record. Sur les 20 500 pharmacies en France, entre 15 000 et 18 000 participeront à la grève. Certaines régions, comme la Bretagne et la Corse, verront même un taux de fermeture atteignant 90%. Des services de garde seront maintenus pour les urgences, mais les patients sont invités à anticiper leurs besoins en médicaments.
Les raisons de la colère des pharmaciens
Les pharmaciens sont confrontés à plusieurs problématiques majeures :
- Pénuries de médicaments : La fréquence des ruptures de stock est bien plus élevée en France que dans les pays voisins. Selon Cyril Colombani, pharmacien à Nice interrogé par BFMTV, « on est arrivé à un taux de rupture de plus de 5 000 molécules. C’est intenable. Quasiment toutes les ordonnances sont concernées ».
- Baisse des rémunérations : Depuis 2018, les pharmaciens demandent une revalorisation de leurs honoraires, mais les négociations avec l'Assurance maladie n'ont pas abouti. La proposition actuelle de l'Assurance maladie est de 5.500 euros supplémentaires par an et par officine entre 2023 et 2027, une somme jugée dérisoire par les syndicats.
- Charges croissantes : Les charges des officines ont considérablement augmenté, en grande partie à cause de l'inflation des frais de personnel et de loyer. "Nous avons subi de plein fouet l'inflation, comme beaucoup, mais elle a été encore plus présente dans nos officines à cause des salaires", explique Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO.
- Libéralisation de la vente en ligne : Les pharmaciens s'opposent à un projet politique qui pourrait libéraliser la vente en ligne de médicaments, ce qui menacerait leur modèle économique.
Grève des pharmaciens : conséquences pour les patients
La fermeture massive des pharmacies pourrait entraîner des difficultés pour les patients, notamment ceux ayant des besoins réguliers en médicaments. Les syndicats appellent les patients à anticiper ou reporter leurs achats de produits pharmaceutiques. Malgré les services de garde, il est probable que cette journée de grève perturbe considérablement l'accès aux soins.
Les syndicats demandent un changement de politique pour maintenir le maillage des pharmacies sur le territoire. Ils souhaitent que le gouvernement prenne une position claire pour soutenir les petites pharmacies, notamment en zone rurale.