Alors que la France s’apprête à vivre une rentrée chargée, la CGT, désormais dirigée par Sophie Binet qui a pris la suite de Philippe Martinez en 2023, se prépare à orchestrer une mobilisation sociale d’envergure. Annoncée pour la fin septembre ou début octobre 2024, cette mobilisation vise principalement à contester la réforme des retraites et à dénoncer un budget 2025 perçu comme profondément austéritaire.
Grève massive ? La CGT annonce une « rentrée offensive »
Une rentrée sous le signe de la contestation : la menace de la CGT
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a clairement affiché les intentions de son syndicat lors d’un récent entretien accordé à La Vie Ouvrière, le magazine des militants de la centrale syndicale. « Nous travaillons à une rentrée offensive sur l'abrogation de la réforme des retraites, les salaires, les services publics, la réindustrialisation, l'égalité entre les sexes, etc. », a-t-elle déclaré. Pour cette rentrée 2024, la CGT annonce donc le programme : une lutte acharnée contre des politiques jugées néfastes pour les travailleurs. Sans pour autant donner de programme précis ni d'actions détaillées.
Parmi les principales revendications du syndicat, l'abrogation de la réforme des retraites occupe une place centrale. Cette réforme, qui a suscité une opposition massive au printemps 2023 et qui a été adoptée par le gouvernement avec un 49.3, reste au cœur des préoccupations de la CGT. Sophie Binet n’a pas hésité à critiquer ouvertement le gouvernement, accusant Emmanuel Macron de violer la logique institutionnelle en refusant de nommer Lucie Castets, la candidate proposée par le Nouveau Front Populaire (NFP), au poste de Première ministre. « Le président a décrété la trêve olympique par une forme de volonté royale, mais il n'y a pas eu de trêve dans la casse sociale », a-t-elle ajouté, dénonçant les attaques sur l'emploi, notamment dans l'industrie, au cours de l'été.
La CGT fortement mobilisée pour la rentrée
La CGT entend également mettre en avant d'autres enjeux, tels que l'augmentation des salaires et des pensions, l’indexation des salaires sur les prix, ainsi que l'investissement dans les services publics. Sophie Binet a insisté sur la nécessité de réindustrialiser le pays pour répondre aux défis environnementaux et sociaux. Elle a également souligné l’importance de l'égalité entre les sexes, un thème récurrent dans les discours de la CGT ces dernières années.
Le budget 2025, en préparation, est également dans le viseur du syndicat. Accusé d'être fondé sur une base « austéritaire » et de menacer davantage les acquis sociaux, ce budget pourrait devenir un des axes principaux de la mobilisation à venir. « Ce budget est préparé sur une base austéritaire violente », a dénoncé Sophie Binet, qui craint une aggravation des conditions de vie des travailleurs si les revendications du syndicat ne sont pas entendues.
Les défis internes de la CGT
Sur le plan interne, la CGT semble sortir renforcée des derniers mois de contestation sociale. Sophie Binet s'est félicitée de l'adhésion de quelque 70 000 nouveaux membres, venus grossir les rangs du syndicat dans la foulée de la réforme des retraites. Cette dynamique interne, qui a vu entre 3 000 et 4 000 personnes rejoindre la centrale pendant la période des élections législatives, est perçue comme un signe de soutien croissant aux actions du syndicat.
Cependant, la secrétaire générale reste prudente quant à l'unité du mouvement syndical pour cette rentrée 2024 et les mobilisations annoncées. « Je ne suis pas sûre que tous les syndicats y soient, mais ce n'est pas un drame », a-t-elle commenté, laissant entendre que la CGT pourrait bien mener seule cette bataille si nécessaire.
Mobilisation historique ou flop des syndicats ?
Après ces annonces, les regards sont tournés vers la CGT et Sophie Binet. La secrétaire générale du syndicat pourrait lancer une mouvement social qui pourrait être une des mobilisations les plus importantes de ces dernières années. Avec des revendications fortes et un contexte social tendu, cette rentrée s'annonce tendue. Les prochaines semaines seront décisives pour savoir si cette mobilisation prendra l'ampleur espérée par le syndicat et si les revendications portées par Sophie Binet trouveront un écho dans la société française.
Les tensions sont donc à leur comble à l’approche de cette rentrée, et la mobilisation annoncée pourrait bien cristalliser l'ensemble des frustrations accumulées au cours des derniers mois. Une chose est sûre : Sophie Binet et la CGT sont prêtes à mener la bataille, et la France pourrait bien connaître une rentrée sociale particulièrement mouvementée. Au programme : manifestations, grèves, blocages… ou rien du tout.