Les livreurs d’Uber Eats sont appelés par la CGT et l’Union des Indépendants à déposer leurs sacs les 2 et 3 décembre 2023. Cette grève nationale, répondant à un profond mécontentement face à la nouvelle politique de rémunération, révèle les tensions grandissantes entre les plateformes de livraison et leurs coursiers indépendants.
Uber Eats : livreurs en grève, vous n’aurez pas à manger !
Grève des livreurs d'Uber Eats
Depuis le 1er novembre 2023, la grogne monte au sein de la flotte de livreurs d'Uber Eats. Syndicats et coursiers dénoncent une baisse de leurs revenus allant de 10 à 40 %, une situation qualifiée d’« invivable » par la CGT et l'Union des Indépendants. Les négociations menées avec Uber Eats et l'API n'ont pas abouti, laissant les revendications des livreurs - retrait de la tarification et transparence des prix - sans réponse satisfaisante. Loin d'être anodins, ces chiffres mettent en lumière la dépendance des travailleurs aux mécanismes algorithmiques et la fragilité de leur statut d'indépendants.
Uber Eats réfute ces accusations en affirmant que la rémunération moyenne par course est demeurée stable, voire légèrement augmentée de 1,4 % dans les villes pilotes d'Avignon, Lille et Rouen. La firme insiste sur le fait que ce nouveau système vise à « reconnaître la valeur du temps consacré à l'ensemble du processus de livraison », dans une perspective d'harmonisation globale de sa grille tarifaire. Malgré cette justification, le changement, présenté comme une évolution globale par Uber Eats, ne convainc pas. Les syndicats, renforcés par le soutien de l'API, réclament « la transparence du prix des courses et l'augmentation significative des rémunérations ».
Une grève nationale pour demander une tarification minimale
La grève annoncée promet de perturber la livraison de repas sur l'ensemble du territoire français. Les 65 000 livreurs d'Uber Eats sont appelés à rejoindre la grève nationale. Au-delà de l'impact immédiat, ce mouvement soulève des questions plus larges sur le statut et la protection des travailleurs du secteur de l'économie à la tâche. La CGT et l'Union des Indépendants ne mâchent pas leurs mots : la nouvelle tarification est un « jeu de loterie », profitable seulement à une minorité. L'appel à une grève nationale les 2 et 3 décembre semble être le dernier recours face à un dialogue rompu et des propositions jugées insuffisantes.
Le changement tarifaire chez Uber Eats s'inscrit dans un contexte plus large de précarisation des travailleurs du secteur. Les syndicats et les coursiers d'Uber Eats demandent une tarification minimale qui soit applicable sur la plateforme d'Uber Eats ainsi que sur d'autres plateformes et que cette dernière soit basée sur les distances parcourues par les livreurs et le temps de leur livraison.