Grève : la CGT mobilise contre le « coup de force » d’Emmanuel Macron

Le 1er octobre 2024 s’annonce comme une date charnière dans le paysage social et politique français. À l’initiative de la Confédération générale du travail (CGT), une « puissante journée de grève et de manifestations interprofessionnelles » est prévue.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 30 août 2024 à 6h46
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greve-cgt-coup-de-force-macron-budget-octobre - © Economie Matin
114En France, en moyenne, on compte 114 jours de grève pour 1000 salariés chaque année.

Cet appel à la mobilisation et la grève, lancé par le Comité Confédéral National (CCN) de la CGT, coïncide avec le premier jour du débat parlementaire sur le projet de loi de finances de l'État pour 2025.

1er octobre 2024 : vers une grève massive en France ?

La CGT n'a pas choisi le 1er octobre au hasard. En effet, cette journée correspond au début des discussions à l'Assemblée nationale concernant le budget de l'État pour l'année 2025. Un timing parfait, selon la CGT, pour faire entendre ses revendications alors que les députés seront au cœur des décisions financières du pays. Pour le syndicat, « seule la mobilisation permettra que nos revendications soient enfin entendues ».

Le syndicat entend rassembler autour de cet appel toutes les professions, qu'elles soient du secteur public ou privé, en les encourageant à se mobiliser en fonction de leurs revendications spécifiques. La CGT cible notamment l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, ainsi que le financement des services publics et le développement industriel, particulièrement en lien avec les enjeux environnementaux.

Une réponse à la « stratégie du chaos » d'Emmanuel Macron

La contestation dépasse la simple opposition à une réforme ou à une politique budgétaire. Pour la CGT, Emmanuel Macron a engagé une « stratégie du chaos » en refusant de nommer un Premier ministre issu du parti vainqueur des dernières législatives, à savoir le Nouveau Front Populaire. Ce refus est perçu comme un « coup de force » sans précédent dans la Ve République. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, insiste sur la nécessité de cette « riposte sociale » pour contrer les décisions présidentielles qu'elle juge dangereuses pour la démocratie et la justice sociale.

Le syndicat appelle également les autres organisations syndicales à s'unir pour cette journée d'action, soulignant que la mobilisation doit être massive pour espérer faire plier le gouvernement. Le 7 septembre, une première manifestation, plus politique que sociale, est prévue par une partie de la gauche pour dénoncer le refus de nommer Lucie Castets à Matignon. La CGT ne s’est pas officiellement associée à cet événement, mais elle encourage ses adhérents à participer pour renforcer le mouvement de contestation contre Emmanuel Macron.

Une mobilisation élargie à d'autres luttes sociales

Outre les revendications économiques, cette journée de mobilisation s’inscrit dans une série de luttes que la CGT compte multiplier. Le syndicat soutient des journées d’action en faveur de la Palestine et de la paix, ainsi qu’une mobilisation mondiale pour le droit à l’avortement le 28 septembre.

Les autres syndicats n’ont pas tous encore pris position concernant leur participation à la journée du 1er octobre 2024. Si certains, comme l’Union syndicale Solidaires et des organisations de retraités, ont d’ores et déjà confirmé leur présence, d’autres, comme la CFDT, attendent de voir comment évoluera la situation politique avant de s’engager. Néanmoins, l’objectif reste clair : obtenir des avancées sociales face à un gouvernement perçu comme sourd aux revendications populaires.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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