L’UFC-Que Choisir et d’autres associations de consommateurs ont déposé plainte contre 17 compagnies aériennes, dont Air France, pour greenwashing et pratiques commerciales trompeuses. Les compagnies sont accusées de faire croire aux consommateurs qu’ils peuvent compenser leur empreinte carbone en payant des suppléments pour des « carburants verts » qui n’existent pas encore.
Greenwashing : 17 compagnies dont Air France accusées par l’UFC-Que Choisir
Les accusations de greenwashing
Les compagnies aériennes sont accusées de faire croire aux consommateurs qu'elles sont "durables", "écoresponsables" et "vertes", une pratique nommée le "greenwashing". Cependant, aucune des stratégies actuellement déployées par le secteur de l'aviation n'est en mesure de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Si le trafic aérien continue de s'étendre, les émissions augmenteront dans les années à venir.
Les compagnies incitent également les consommateurs à payer un supplément lors de l'achat du billet d'avion pour "compenser" les émissions de CO2 d'un vol. Cependant, les avantages climatiques de ces compensations sont très critiqués, alors que les dommages causés par les émissions de CO2 des trajets aériens sont indiscutables.
L'UFC-Que Choisir et la CLCV, ainsi que d'autres associations de consommateurs, ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne. Elles demandent qu'une enquête soit lancée à l'échelle européenne sur les pratiques de ces compagnies aériennes, et que les autorités de protection des consommateurs prennent une décision contraignante pour interdire l'utilisation de toute allégation visant à faire croire aux consommateurs que prendre l'avion est une pratique respectueuse de l'environnement.
Les conséquences pour les consommateurs
Les consommateurs sont incités à payer des suppléments significatifs pour contribuer au développement de "carburants d'aviation durables" (SAF). Cependant, ces carburants ne sont pas encore prêts à être commercialisés et la législation européenne récemment adoptée fixe des objectifs très bas quant à la part qu'ils devraient représenter dans le mélange de carburants des avions. Cela signifie que jusqu'à ce qu'ils soient massivement disponibles, ils ne représenteront au mieux qu'une part mineure dans les réservoirs des avions.
Air France-KLM est l'une des compagnies aériennes visées par cette plainte. Elle propose aux consommateurs de souscrire des options onéreuses pour couvrir leur propre impact carbone sur de futurs vols à horizon inconnu. Par exemple, sur un vol Paris-Copenhague, un consommateur devra débourser la somme de 138 euros, en plus de son billet, pour contribuer à cette prétendue future réduction de CO2.
Alors qu'il n'est plus à démontrer que le transport aérien contribue de manière significative et croissante aux émissions de gaz à effet de serre, il est inadmissible que les compagnies aériennes puissent se targuer d'œuvrer pour le climat de façon trompeuse. Les associations de consommateurs demandent donc aux autorités de prendre des mesures pour mettre fin à ces pratiques trompeuses.