Les mises en service des lignes 15 Sud, 16 et 17 du Grand Paris Express sont une fois de plus repoussées. Ces infrastructures, pourtant attendues depuis des années par des milliers d’usagers, ne seront pas accessibles avant fin 2026 pour la 15 Sud et mi-2027 pour les 16 et 17. Que se passe-t-il ? Pourquoi ces retards s’accumulent-ils ?
Grand Paris Express : trois lignes sont encore retardées
Par
Publié le 21 février 2025 à 9h25
8 MILLIARDS €Aucun surcoût ne serait à prévoir pour ce chantier évalué à 8 milliards d’euros.
« L’ampleur de ces retards nous a été dissimulée », s’est insurgée Valérie Pécresse, présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités.
Grand Paris Express : un chantier colossal aux multiples embûches
Dès l’origine, le projet Grand Paris Express s’annonçait titanesque : 200 km de nouvelles lignes, 68 gares et un métro automatique censé améliorer les déplacements en Île-de-France. Pourtant, derrière ces promesses, les difficultés s’accumulent.
Les causes principales des nouveaux retards ?
- Des problèmes techniques sur les systèmes automatisés fournis par Siemens et Hitachi. Ce logiciel commun aux lignes 15, 16 et 17 demande des ajustements imprévus.
- Un délais d’appropriation du système sous-estimé par la Société des grands projets (SGP).
- Des travaux de génie civil plus longs que prévu, causant des retards en cascade sur les essais et la mise en exploitation.
Jean-François Monteils, président du directoire de la SGP, justifie cette décision : « Nous avons découvert des difficultés plus importantes qu’anticipé, ce qui nous a conduits à revoir nos plannings. »
Initialement prévue pour décembre 2025, la ligne 15 Sud est désormais annoncée pour fin 2026. Quant aux lignes 16 et 17, elles ne verront le jour qu’au printemps 2027, au lieu de fin 2026.
Ce report est un véritable casse-tête pour les habitants de la petite couronne, notamment en Seine-Saint-Denis, où les infrastructures de transport restent insuffisantes. Stéphane Troussel, président du département, rappelle que « chaque mois compte pour donner accès aux habitants à des transports de qualité et aux opportunités qui en découlent ».
Les entreprises et municipalités qui avaient anticipé l’arrivée du métro pour développer de nouveaux logements ou projets économiques se retrouvent aussi en porte-à-faux.
Retards, mais sans surcoût ?
Malgré ces délais supplémentaires, la SGP se veut rassurante sur le plan financier. Aucun surcoût ne serait à prévoir pour ce chantier évalué à 8 milliards d’euros.
Cependant, des coûts indirects pourraient peser sur les collectivités et entreprises. Les recrutements pour l’exploitation et la maintenance de la ligne 15, déjà amorcés par la RATP, doivent être ajustés au nouveau calendrier. De quoi alourdir les charges et complexifier l’organisation du futur réseau.
Face à ces retards, une mission de contrôle et coordination État/Île-de-France Mobilités a été annoncée. Objectif : limiter les délais et garantir plus de transparence sur l’avancement du projet.
Les autres tronçons du Grand Paris Express seront-ils épargnés ? La ligne 18, qui doit relier Versailles à l’aéroport d’Orly, ne semble pas concernée par ces décalages. Cette partie du réseau repose sur un système différent, conçu par Alstom.