Appel au gouvernement : ne sacrifiez pas les TPE au nom de la dette !

Le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI) appelle le gouvernement à réagir face à une situation économique critique qui menace des milliers de très petites entreprises (TPE).

Marc Sanchez (1)
Par Marc Sanchez Publié le 30 octobre 2024 à 5h00
inflation, france, mars 2024, insee
inflation, france, mars 2024, insee - © Economie Matin
96,3%96,3% des entreprises sont des TPE sans salariés en France.

Les dernières réformes proposées par le gouvernement de Michel Barnier risquent d’accentuer la fragilité d’un tissu entrepreneurial déjà durement touché par les crises successives. La volonté de réduire la dette nationale, sans égard pour les réalités des TPE, risque de provoquer un fort tassement économique aux conséquences irréversibles.

Les résultats de l’enquête (enquête du SDImenée auprès de 1 943 dirigeants de TPE révèlent que 88% des répondants perçoivent la politique de réduction de la dette comme une menace directe pour leur entreprise. La majorité d’entre eux estime que ces mesures, loin de stabiliser la situation, précipiteront la fermeture de nombreuses petites entreprises, essentielles au dynamisme économique et à la création d'emplois en France.

Les dangers d’une austérité mal calibrée :

Hausse des charges sociales et du SMIC : Près de la moitié des TPE (45%) affirment que les récentes augmentations de charges, notamment liées à la hausse du SMIC, mettent en danger leur activité. Avec des marges déjà réduites, beaucoup se voient contraints de modérer les salaires (37%) ou de supprimer des postes (27%), une conséquence paradoxale qui va à l’encontre des objectifs d’amélioration des conditions salariales.

Explosion des coûts énergétiques : 75% des TPE considèrent la hausse du prix de l’énergie comme un frein majeur à leur survie. L’augmentation de la TICFE (Taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité) imposée par le gouvernement ajoute une pression insoutenable sur les petites entreprises, déjà étouffées par des charges multiples. Sans un allègement ou des mesures compensatoires, beaucoup d'entreprises risquent de cesser leur activité dans les prochains mois.

Réduction de l’aide à l’apprentissage : La baisse de l’aide à l’embauche des apprentis menace directement l’avenir professionnel des jeunes. 43% des TPE envisagent de supprimer ces postes d'apprentis, sapant ainsi un mécanisme clé pour la formation et l’insertion des jeunes travailleurs. Ce recul dans l’apprentissage risque d’aggraver les difficultés de recrutement dans des secteurs pourtant cruciaux, comme l’artisanat et l’hôtellerie-restauration.

Pénurie de main-d’œuvre étrangère : Pour 53% des dirigeants de TPE, une politique plus restrictive en matière d’immigration affecterait négativement leur A quand des mesures concrètes de baisse de la dépense publique ?

Le sentiment de détresse générale des dirigeants de TPE atteint un niveau critique. Les augmentations des charges, la flambée des coûts de l’énergie et les nouvelles contraintes fiscales placent ces petites entreprises dans une impasse.

Les discussions budgétaires en cours à l’Assemblée nationale, marquées par un florilège de hausse des prélèvements obligatoires ne font que renforcer l’idée d’une dégradation plus franche à venir de la situation économique par une baisse de la consommation et des investissements ainsi qu’une hausse du chômage.

Le gouvernement et les parlementaires portent conjointement une responsabilité majeure dans leur faiblesse, voire leur absence d’action sur le volet des dépenses publiques, point fondamental du désendettement encore récemment souligné par le FMI.

Le défaut de perspectives concrètes sur ce sujet conduit les responsables de TPE à baisser les bras, au moins à court terme, avec des conséquences immaîtrisables, tant pour notre économie que pour la cohésion sociale de nos territoires.

En sacrifiant les TPE pour atteindre des objectifs de réduction de la dette, le gouvernement compromet la reprise économique et la cohésion sociale. Le SDI demande des mesures d’urgence pour alléger les charges sur les petites entreprises, garantir un accès abordable à l’énergie et maintenir les aides à l’apprentissage. Sans cela, le tissu entrepreneurial français pourrait subir un coup fatal, avec des conséquences dramatiques pour l’emploi et la prospérité du pays.

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Marc Sanchez (1)

Marc Sanchez est Secrétaire Général du Syndicat des Indépendants (SDI) depuis 1993. Le SDI est la seule organisation interprofessionnelle patronale apolitique et financièrement indépendante dédiée à l’ensemble des entreprises de moins de 20 salariés, qui représentent 98 % des entreprises françaises, à savoir : les indépendants, TPE (Très Petites Entreprises) et PME (Petites et Moyennes Entreprises).   Les missions du Syndicat : • Donner la parole aux Indépendants, TPE et PME • Porter leurs voix • Replacer leurs propositions au cœur des décisions économiques et politiques   Aujourd’hui, le SDI représente 25 000 dirigeants, commerçants, artisans et professions libérales.

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