Google condamnée pour son « monopole » sur la recherche en ligne

Google a perdu en ce début d’août 2024 un procès historique contre le gouvernement américain. Le groupe de Mountain View était tout simplement accusé de « monopole » sur les recherches Internet, position dominante dont il aurait abusé et qu’il conservait grâce à des contrats jugés anticoncurrentiels. Mais le groupe nie tout.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 6 août 2024 à 7h30
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91,47%Google représente 91,47% des recherches du monde.

Google accusé d’abus de position dominante

La plainte déposée contre Google par le Département de la Justice américain et plusieurs États accusait la firme d'abuser de sa position dominante sur le marché des moteurs de recherche. Pour conserver sa domination, Google aurait versé des milliards de dollars pour que son moteur de recherche soit le choix par défaut sur divers appareils et navigateurs. En 2023, ces paiements auraient atteint jusqu'à 26 milliards de dollars, principalement destinés à Apple.

La stratégie de Google consistait à signer des contrats de distribution qui empêchaient les concurrents de rivaliser équitablement. Ces accords, qualifiés de « pratiques anticoncurrentielles », limitaient les opportunités des autres moteurs de recherche de pénétrer le marché, consolidant ainsi le monopole de Google. En Europe, par exemple, Google représente plus de 8 recherches effectuées sur 10 par les internautes.

Google : un monopole illégal sur la recherche en ligne

Le juge de Washington a statué que Google détenait un monopole illégal sur la recherche en ligne et a utilisé des méthodes déloyales pour maintenir cette position. Le juge a souligné que « Google est un monopole et il a agi de manière à maintenir ce monopole ». Cette décision s'appuie sur des témoignages et des preuves qui démontrent que Google a conclu des accords empêchant la concurrence de s'installer.

Le verdict stipule que ces pratiques enfreignent les lois antitrust américaines, conçues pour protéger la concurrence et les consommateurs. Une nouvelle audience sera nécessaire pour déterminer le montant de l'amende à infliger à Google. La firme a d'ores et déjà annoncé son intention de faire appel de cette décision, arguant que ses pratiques sont conformes aux lois antitrust.

Alphabet chute en Bourse

Les marchés financiers ont réagi négativement à ce verdict. Les actions d'Alphabet, la société mère de Google, ont chuté de manière significative. En l’occurrence, le groupe perdait plus de 4% en une journée, après le verdict. Pas de quoi faire chuter l’action sous les 160 dollars, toutefois. Mais de quoi faire chuter la capitalisation du géant américain sous le seuil symbolique des 2.000 milliards de dollars à la clôture le 5 août 2024.

Cette décision pourrait avoir des répercussions majeures sur l'ensemble du secteur technologique. Les pratiques de distribution et les stratégies commerciales des entreprises technologiques seront scrutées de près.

Pour les utilisateurs, ce verdict pourrait se traduire par une plus grande diversité et un choix élargi en matière de moteurs de recherche. Les concurrents de Google pourraient profiter de cette décision pour gagner des parts de marché. Les pratiques commerciales de Google seront surveillées de près, et des ajustements pourraient être nécessaires pour se conformer aux nouvelles régulations.

Google va faire appel de la décision pour protéger son monopole

Google a exprimé son désaccord avec le verdict et a annoncé son intention de faire appel. Le groupe affirme que « les recherches effectuées sur Amazon, Facebook ou encore Expedia relèvent de la concurrence à son moteur de recherche ». Google soutient que ses accords de distribution sont bénéfiques pour les consommateurs et conformes aux lois antitrust.

Le PDG de Google, Sundar Pichai, a défendu les pratiques de l'entreprise, arguant que l'objectif de Google est de rendre l'information universellement accessible et utile. Cependant, cette défense n'a pas convaincu le tribunal, qui a jugé que les pratiques de Google nuisent à la concurrence.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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