Automobile : la gen Z conduit l’industrie vers la durabilité

Dans tous les secteurs, la demande de solutions respectueuses de l’environnement ne cesse d’augmenter. L’industrie automobile ne fait pas exception.

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Par Rana Farag Publié le 8 mars 2024 à 4h30
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85%La LOA représente 85% des achats de voitures neuves.

Cette vague de sensibilisation à la durabilité est alimentée par la nouvelle génération de consommateurs : la génération Z. Selon une étude de l’ADEME 79% des jeunes déclarent accorder une très grande importance aux enjeux climatiques et 75% d’entre eux considèrent qu’ils sont beaucoup plus engagés que la génération plus âgée qu’eux.

Si la génération Z ne représente actuellement qu'un petit segment du marché de l’automobile, soit 26 % de la population mondiale, son influence ne fera que croître à mesure qu'elle atteindra l'âge de conduire.

C’est un moment crucial pour l’industrie automobile. Alors que la génération Z dirige de plus en plus le secteur, ce dernier doit être prêt à explorer de nouvelles opportunités afin de réduire son impact. En prêtant attention à leurs préférences, les leaders automobile peuvent en partie prédire le futur de l’industrie, alimenté par la croissance économique et par la responsabilité environnementale.

Une révolution des pièces d’occasion

Ces dernières années, l’industrie de la mode a connu un tournant notable, redéfinissant la notion de vêtements “d’occasion” comme un modèle de durabilité. Cette évolution n’a pas uniquement profité à l’environnement mais aussi aux consommateurs eco-friendly qui recherchent la qualité sans faire de compromis sur leurs valeurs.

Si elle souhaite continuer à attirer cette génération, l'industrie automobile doit connaître la même révolution. Pour cela, la perception des pièces d’occasion doit changer.

Pour lutter contre ces idées, les assureurs, les carrossiers et les garages doivent éduquer leurs clients. L'utilisation des pièces détachées automobiles reste rare. En effet, les consommateurs associent souvent le terme "occasion" à une qualité inférieure. Pourtant, les pièces automobiles d'occasion ne sont pas synonymes de “mauvais état” et ne compromettent pas la sécurité. Elles peuvent au contraire être de meilleure qualité, plus durables et plus rentables.

Cette transition vers les pièces automobiles d'occasion n'est pas de l’écoblanchiment : elle pourrait transformer le secteur. Des recherches indiquent qu'une simple augmentation de 2 points du taux de réparation en Europe pourrait réduire les émissions annuelles de CO2 de 30 000 tonnes.

La révolution de l’industrie automobile a d’ores et déjà débuté pour la génération Z. L'étude de Solera montre que 80 % des 17-24 ans sont prêts à accepter des pièces automobiles d'occasion, à condition qu'elles soient garanties, contre 58 % pour les autres tranches d'âge.

En adoptant des changements durables, en proposant des pièces vertes et en répondant aux besoins de la génération Z, les garages obtiendront un avantage concurrentiel et bénéficieront d'une clientèle fidèle. Offrir des services qui s'alignent sur les préférences écologiques attirera plus de clients car de plus en plus d'automobilistes cherchent des options durables.

Briser le mythe des prix

Il y a une idée fausse selon laquelle les choix écologiques ont tendance à être plus chers. Des études montrent que la génération Z est plus consciente des prix que les générations précédentes lors de l'achat et de la réparation de véhicules, ce qui signifie qu'ils pourraient hésiter à envisager des choix plus écologiques.

En réalité, les pièces automobiles d'occasion ne sont pas seulement efficaces et durables, elles sont aussi plus économiques pour le conducteur. (les pièces de réemploi sont vendues entre 40 et 50% moins cher). Autre levier d’économie lorsque cela est possible, la réparation : cette dernière reste plus rentable pour le réparateur qui vendra des heures, en lieu et place de pièces de rechange. Tout le monde est gagnant.

Une nouvelle forme d'assurance durable

Il n'y a pas que les pièces d'occasion qui peuvent rendre l'industrie automobile plus durable. Le secteur de l'assurance aussi peut collaborer avec les garages et les ateliers afin de rendre les primes d'assurance écologiques et d'attirer une nouvelle génération de conducteurs.

Les assureurs disposent désormais d'outils indiquant leur empreinte carbone et leur proposant des manières de la réduire. Les assureurs peuvent ainsi comparer les émissions de CO2 associées à la réparation par rapport aux émissions de remplacement. Cela leur permet de collaborer avec les garagistes afin de prendre des décisions éclairées sur les travaux à effectuer.

L'IA sera la clé de la rentabilité et de la durabilité

L’IA est essentielle pour rendre l'industrie automobile plus durable. Elle rationalise l’ensemble du processus d'indemnisation et permet de recourir à la solution de réparation plus facilement.

L'industrie automobile doit comprendre que la génération Z ne se contente pas d'exiger des changements ; elle les façonne activement. Les assureurs, les entreprises et les carrossiers ne peuvent donc pas se permettre de ne rien faire. Ils doivent adapter leurs pratiques en conséquence.

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Le Dr Rana Farag occupe le poste AI Product Leader chez Solera, avec une expertise technique unique en matière de durabilité et d'IA dans l'industrie de la réparation, des réclamations et de l'assurance. Forte d'une expérience dans le domaine de l'IA, elle a obtenu, il y a plus de 10 ans, un MBA de l'IE Business School avec une spécialisation en stratégie d'entreprise et un doctorat portant sur les applications de l'IA dans l’industrie automobile. Avant cela, elle a co-fondé et dirigé plusieurs start-ups dans différents secteurs : Health-tech, Fashion-tech, B2B2C E-commerce platform et l’excellence opérationnelle de la supplychain. Elle a également travaillé pour l’organisation Impact et a collaboré avec le PNUD sur la définition des objectifs commerciaux et industriels du Moyen-Orient dans le cadre des ODD. Elle a également été professeure d'université à temps plein par le passé et donne toujours des conférences et des cours ponctuels à l'UC3M, l'Université Carlos III de Madrid, et à l'EOBS, l'European Open Business School, pour encourager les femmes et inciter les filles à se lancer dans des carrières STEM. Dans un avenir proche, elle se préparera à enseigner à l'Université IE aux étudiants en licence de Big Data et d'analyse, partageant ainsi son immense savoir avec les étudiants.

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