L’importation de gaz en provenance d’Azerbaïdjan est actuellement un sujet brûlant dans les discussions énergétiques en Europe. Avec la fin imminente du contrat gazier avec la Russie à la fin de 2024, l’Union Européenne et l’Ukraine explorent de nouvelles alternatives pour assurer un approvisionnement énergétique stable. Parmi celles-ci, la fourniture de gaz azerbaïdjanais via l’Ukraine se présente comme une option prometteuse.
Gaz azerbaïdjanais : l’Europe explore cette nouvelle piste
Discussions en cours sur l'importation de gaz azerbaïdjanais
Les négociations entre l'Ukraine, l'Union Européenne et l'Azerbaïdjan ont récemment été relancées pour la fourniture de gaz naturel à l'Europe via l'Ukraine. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a annoncé lors d'une conférence tenue le 20 juillet à Shushi que toutes les parties concernées sont intéressées par la poursuite du transit gazier. « Nous aiderons si nous le pouvons », a-t-il déclaré, soulignant l'importance de prolonger cet accord pour la sécurité énergétique européenne.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a confirmé lors d'une interview avec Bloomberg le 3 juillet que Kiev explore des alternatives pour utiliser le gazoduc avec un autre fournisseur de gaz après l'expiration du contrat avec la Russie. « Nous ne voulons pas prolonger le contrat gazier avec la Fédération de Russie. Nous ne voulons pas qu'ils tirent des profits ici », a-t-il précisé. La proposition d'utiliser le gaz azerbaïdjanais est donc l'une des options sérieusement envisagées.
Importance stratégique et économique pour l'Ukraine
Le transit de gaz azerbaïdjanais via l'Ukraine représente une opportunité cruciale pour ce pays, tant sur le plan stratégique qu'économique. En 2021, l'Ukraine a généré environ 1 milliard de dollars de revenus grâce au transit de gaz, un soutien financier indispensable pour une économie affaiblie par la guerre. Maintenir son rôle de pays de transit permettrait à l'Ukraine de renforcer sa position géopolitique et de contribuer à la sécurité énergétique de ses voisins européens.
Malgré les efforts de l'Europe pour réduire sa dépendance au gaz russe, cette ressource reste significative pour de nombreux pays, notamment l'Autriche, la Hongrie et la Slovaquie. Aliyev a mis en garde que ces pays pourraient faire face à de « graves problèmes » si le transit de gaz russe via l'Ukraine s'arrêtait, les obligeant à payer des centaines de millions de plus pour du gaz provenant d'autres sources.
Perspectives futures et développement des infrastructures gazières
L'Azerbaïdjan prévoit d'augmenter sa production de gaz dans la mer Caspienne grâce à de nouveaux projets et des projets existants. En juillet 2022, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a signé un accord à Bakou avec Ilham Aliyev visant à porter les importations de gaz naturel azerbaïdjanais à « au moins » 20 milliards de mètres cubes par an d'ici 2027. Cet accord souligne l'importance croissante de l'Azerbaïdjan en tant que fournisseur alternatif de gaz pour l'Europe.
En parallèle, l'Ukraine continue de chercher des moyens d'optimiser son vaste réseau de gazoducs pour accueillir le gaz azerbaïdjanais. Des négociations sont en cours pour déterminer les modalités de ce transit, avec l'objectif de renforcer la coopération énergétique entre l'Ukraine, l'Union Européenne et l'Azerbaïdjan.