Une annonce préoccupante suivie d’un soulagement : la hausse significative des tarifs du réseau de gaz en France ne pèsera finalement pas sur les factures des ménages, grâce à une baisse concomitante des cours du gaz. Un équilibre financier inattendu qui préserve le pouvoir d’achat.
Gaz : l’augmentation prévue pour juillet revue à la baisse ?
Une augmentation annoncée mais compensée
Au cœur des discussions économiques récentes, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a fait des vagues début février en annonçant une augmentation moyenne de 27,5% du tarif d'utilisation du réseau de gaz à partir du 1er juillet, impactant directement environ un tiers de la facture hors taxes des ménages français. Selon la CRE, cette hausse aurait dû se traduire par une augmentation de 5,5% à 10,4% de la facture globale, variant selon le chauffage au gaz des ménages. Une perspective peu réjouissante pour le pouvoir d'achat, déjà mis à l'épreuve par des contextes économiques et énergétiques fluctuants.
Pourtant, contre toute attente, la CRE a révisé ses prévisions le 13 février, annonçant qu'une baisse significative des cours du gaz, observée depuis la fin de l'année précédente, devrait intégralement compenser l'augmentation des tarifs d'accès au réseau. Cette nouvelle a été accueillie comme un soulagement, d'autant plus que le ministère de l’Economie et des Finances avait déjà anticipé cette stabilité, promettant que la facture des Français resterait stable.
La dynamique des prix du gaz
Cette stabilité des prix est le fruit d'une conjoncture favorable et d'une anticipation stratégique des autorités. En effet, le prix repère du gaz pour juillet 2024 est estimé à 120 euros par mégawattheure, marquant une légère baisse par rapport aux 126 euros observés en décembre 2023, et même inférieur au bouclier tarifaire de 125 euros qui avait été mis en place pour protéger les ménages au plus fort de la crise énergétique. Cette évolution des prix est analysée par Julien Teddé, fondateur du courtier Opéra Energie, comme le reflet d'une baisse de consommation saisonnière, mais aussi d'une tendance plus profonde de réduction de la demande en gaz en Europe et en France, qui a vu sa consommation chuter de 20% en 2023.
Cette correction des prix est d'autant plus significative que le marché du gaz avait connu une flambée sans précédent à l'été 2022, avec des prix atteignant près de 300 euros le mégawattheure. La baisse actuelle des cours est donc un indicateur d'une certaine résilience du marché, capable de s'ajuster face à des variations de demande importantes.