Funflation : le nouvel impact économique de nos loisirs

Le terme « funflation » fait vibrer les discussions économiques. Révélant l’augmentation des prix dans le secteur du divertissement, cette tendance souligne un changement dans nos habitudes de dépenses et pose des questions sur l’équilibre entre plaisir et pouvoir d’achat.

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Par Léopold Aubin Publié le 4 novembre 2023 à 10h00
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Funflation : le nouvel impact économique de nos loisirs - © Economie Matin

Le plaisir a un prix

La « funflation », contraction inédite de "fun" (amusement) et "inflation", désigne la hausse des coûts dans le domaine du divertissement. Phénomène récemment identifié par des économistes et médias américains, il trouve son illustration parfaite dans les concerts de Taylor Swift, où les tarifs des places varient entre 199 et 899 dollars. Une flambée des prix symptomatique de l’augmentation générale des coûts dans le secteur des loisirs.

Cette inflation ludique n’est pas sans conséquences. Selon une étude, 60% des Américains auraient réduit leurs dépenses en amusement face à cette ascension tarifaire. Parcs d'attractions, évènements sportifs, concerts, tous les pans du divertissement sont touchés. Cette tendance dépasse le cadre des loisirs : elle témoigne d'un changement de priorités chez le consommateur, prêt à sacrifier d'autres postes de dépenses pour préserver ses moments de plaisir.

Origines et variations géographiques de la funflation

Stéphanie Villers, économiste chez PwC, pointe les confinements dus au Covid-19 comme déclencheur de ce phénomène. En effet, la crise sanitaire a modifié les comportements de consommation, poussant certains, surtout les jeunes, à réduire leurs dépenses courantes au profit de loisirs plus onéreux. Cependant, le phénomène n’est pas uniforme. Aux États-Unis, où la "funflation" est plus marquée, les tarifs des spectacles explosent, contrairement à la France où cette inflation reste plus contenue.

Une onde de choc sur le commerce ?

Au-delà des loisirs, la "funflation" secoue d'autres secteurs. Corie Barry, PDG de Best Buy, et Brian Cornell, PDG de Target, constatent une baisse des ventes en magasin, liant ce phénomène aux dépenses accrues dans les divertissements, les consommateurs préférant investir dans des expériences plutôt que dans des biens matériels. Fortune cite Brian Cornell : « Les clients sortent aux concerts, vont au cinéma... », délaissant ainsi les achats non essentiels.

Cependant, un rapport du Wall Street Journal tempère ces observations. En octobre 2023, une hausse de 0,7 % des dépenses en magasins, en ligne et dans les restaurants a été notée. Ce constat suggère que la "funflation", bien que réelle, n'est pas uniformément ressentie à travers tous les secteurs de l'économie. Il s'agit plutôt d'un rééquilibrage des dépenses, où les loisirs prennent une part croissante.

La tournée de Taylor Swift en est un exemple frappant : 4,6 milliards de dollars générés rien qu'en Amérique, incluant les dépenses indirectes telles que la restauration et l'hôtellerie. La "funflation" s'avère être un moteur économique non négligeable, redessinant le paysage de la consommation post-pandémie.

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