Fret SNCF contraint à la restructuration par Bruxelles

Jérôme Leborgne, le directeur général de Fret SNCF, a affirmé que la restructuration actuelle de l’entreprise était inévitable face à une dette jugée illégale par la Commission européenne. Un nouveau plan a été mis en place pour éviter la faillite de la société de fret ferroviaire.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 5 juin 2023 à 6h00
Fret Sncf Restructuration Bruxelles
Fret SNCF contraint à la restructuration par Bruxelles - © Economie Matin
5,3 MILLIARDSLa dette de Fret SNCF est estimée à 5,3 milliards d'euros.

« C'est une décision qui s'impose à nous, qui vient de loin dans le temps et qui s'est décidée entre Bruxelles et l'État ». C'est ainsi que Jérôme Leborgne, directeur général de Fret SNCF, a présenté la situation de l'entreprise face à une centaine de manifestants rassemblés devant le siège de l'entreprise à Saint-Ouen, près de Paris. La société, menacée de devoir rembourser une dette de 5,3 milliards d'euros considérée par Bruxelles comme une aide d'État illégale, doit se réorganiser pour éviter la faillite. Le plan actuel prévoit la création d'une société plus petite et le transfert de 20% de son activité à la concurrence.

Un « plan de discontinuité » pour Fret SNCF

Selon le « plan de discontinuité » soumis à la Commission européenne par l'État français, une nouvelle société, New Fret (nom provisoire), devrait voir le jour le 1er janvier 2025. Celle-ci reprendrait 80% du chiffre d'affaires et 70% du trafic de Fret SNCF, tout en employant 90% de ses presque 5.000 cheminots. Une autre entité, New Maintenance, se consacrera à la maintenance. Un nouvel actionnaire minoritaire, que le gouvernement voudrait public, devra intégrer le capital de ces deux nouvelles sociétés, qui seront rattachées au pôle fret du groupe SNCF. Selon la direction de l'entreprise, tous les agents devraient être réaffectés dans ces nouvelles entités ou repris au sein du groupe.

Une nouvelle organisation avec New Fret et New Maintenance

La transformation de Fret SNCF suscite de vives réactions parmi les syndicats. Fabien Villedieu, de SUD-Rail, a accusé l'État de « nationaliser les pertes et privatiser les profits ». Pour lui, si l'on veut que les camions cessent de circuler et que leur trafic soit transféré sur le rail, « il faut aider les entreprises ferroviaires ». Les syndicats appellent donc à un engagement plus fort du gouvernement en faveur du secteur ferroviaire, en particulier de Fret SNCF.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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