Le projet de budget 2025 prévoit une réduction de 500 postes à France Travail (ex-Pôle emploi). Alors que la réforme du plein-emploi est en plein essor, cette coupe dans les effectifs inquiète sur la capacité du service public à répondre aux nouvelles missions.
France Travail : des centaines de postes supprimés, le service dégradé ?
France Travail : une réduction d'effectifs qui inquiète
Cette potentielle suppression de 500 postes chez France Travail, affirmée par Les Échos dans le cadre du projet de budget 2025, a fait réagir. Cette coupe, représentant moins de 1 % des 54 500 employés de l'opérateur, semble modeste. Cependant, elle intervient en pleine mise en œuvre de la réforme pour le plein-emploi. Cette réforme vise à mieux accompagner les demandeurs d'emploi, en particulier les bénéficiaires du RSA, grâce à une personnalisation des services et une meilleure coordination des acteurs de l'insertion. Or, les syndicats et les observateurs craignent que cette réduction d'effectifs ne complique davantage la gestion d'une réforme déjà considérée comme complexe.
La loi pour le plein-emploi, adoptée en 2023, prévoit une automatisation de l'inscription des bénéficiaires du RSA comme demandeurs d'emploi. En théorie, ce processus doit permettre d'accompagner près de 1,5 million de personnes sans emploi d'ici à 2026. Mais avec des équipes réduites, France Travail risque de manquer de bras pour gérer tout cela. Selon des sources internes, l'opérateur aurait même besoin d'un millier de postes supplémentaires pour assurer la montée en charge de la réforme.
Des postes en moins... mais pas de baisse de budget !
Fait surprenant, la baisse des effectifs ne s'accompagne pas d'une réduction du budget de France Travail. Le financement pour 2025 reste aligné avec les prévisions initiales, notamment grâce aux contributions de l'Unédic, qui gère l'assurance-chômage. Toutefois, cette apparente « générosité » budgétaire cache une autre réalité : l'argent ne suffira pas à compenser le manque de personnel. Ce paradoxe pourrait conduire France Travail à externaliser certaines tâches ou à ralentir la mise en place de la réforme du RSA, mettant ainsi en péril son efficacité.
Face à cette situation, les syndicats n'ont pas tardé à réagir. Dans une déclaration commune, la CFDT, la CGT, FO et d'autres dénoncent cette réduction d'effectifs comme « inacceptable ». Ils soulignent que cette décision affaiblit les moyens d'intervention de l'opérateur, déjà sous tension. Pour eux, la suppression de ces 500 postes à France Travail compromettra l'accompagnement personnalisé promis aux bénéficiaires du RSA et aux demandeurs d'emploi. Le projet de loi de finances va être discuté au Parlement à partir d'aujourd'hui, le 10 octobre 2024. Les syndicats espèrent bien peser dans ces discussions pour faire entendre leurs revendications et éviter une dégradation des services.