France : la crise de la main-d’œuvre étrangère menace le secteur du bâtiment

Le secteur du bâtiment, crucial pour la croissance économique de la France, se trouve confronté à un défi majeur avec le durcissement des règles d’immigration. Le gouvernement, par le biais de la circulaire Retailleau, limite l’accès à la régularisation des travailleurs étrangers, une décision qui risque de pénaliser une industrie déjà en pénurie de main-d’œuvre. Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB, met en garde : sans cette main-d’œuvre étrangère, des milliers d’emplois liés à la transition énergétique risquent de ne pas être pourvus, ralentissant ainsi la relance économique du pays.

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Par Rédacteur Publié le 1 mars 2025 à 8h00
bâtiment, immobilier, btp, construction, marché
bâtiment, immobilier, btp, construction, marché - © Economie Matin
30%Les TPE-PME représentent environ 30% des emplois stables en France.

Le bâtiment, secteur clé pour la relance économique

En, France, le secteur du bâtiment est au cœur des enjeux de croissance pour les années à venir, en particulier à travers les projets de rénovation énergétique nécessaire à la tenue des objectifs climatiques du pays. « On a toujours eu besoin de recrutement et j’espère qu’on en aura besoin puisque les études sur la rénovation énergétique demandent la création de 200.000 à 300.000 emplois d’ici cinq à dix ans », souligne Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB).

Cette demande soutenue de nouveaux employés dans le bâtiment, couplée à une pénurie de travailleurs qualifiés en France, ne peut être comblée uniquement par la main-d’œuvre locale. L’immigration a toujours joué un rôle crucial dans le fonctionnement du secteur. Sans elle, l’exécution des grands projets d’infrastructure, notamment ceux portés par la transition énergétique, risque de rencontrer de sérieuses difficultés.

Une économie fragilisée par les restrictions migratoires

Or, le secteur se montre très inquiet face à l’impact économique que risque d’avoir la circulaire Retailleau, qui restreint les régularisations exceptionnelles des étrangers. Ce texte, qui limite les titres de séjour supplémentaires aux employés des « métiers en tension », laisse de côté de nombreux travailleurs essentiels pour le bâtiment. « Le secteur du bâtiment a toujours intégré des flux migratoires, a toujours assimilé des flux migratoires », rappelle pourtant Jean-Christophe Repon.

En excluant une partie de ces travailleurs, la réforme menace de ralentir une économie déjà fragile. L’immigration représente en effet non seulement un facteur de diversification des compétences mais aussi un moteur essentiel de compétitivité pour la France. La suppression d'une partie de cette main-d'œuvre, souvent moins chère et plus flexible, pourrait entraîner une hausse des coûts de production, ralentissant ainsi les projets. Cette évolution est particulièrement préoccupante dans un secteur où la concurrence est forte et la réactivité essentielle pour répondre à des délais toujours plus courts.

Le risque de ralentissement des projets et des pertes d’emplois

Le risque économique ne se limite d’ailleurs pas à un simple retard dans la réalisation des projets. Il touche aussi l’ensemble de la chaîne de valeur. Les entreprises de bâtiment, petites et moyennes, qui emploient une part importante de main-d'œuvre étrangère, pourraient être contraintes de ralentir leur activité, voire de réduire leurs effectifs. « Le secteur du bâtiment aura du mal à fonctionner sans main-d'œuvre étrangère », avertit Jean-Christophe Repon.

Cette réforme pourrait ainsi compromettre la compétitivité des entreprises françaises du bâtiment face à des marchés de plus en plus mondialisés, ce qui pourrait entraîner une stagnation voire un recul du secteur, freinant ainsi la relance économique espérée.

1 commentaire on «France : la crise de la main-d’œuvre étrangère menace le secteur du bâtiment»

  • Sardine ruisso

    N’importe quoi ! Qu’ils fassent bosser les chomistes et tout ira bien

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