La France, patrie de la culture vinicole, est aujourd’hui confrontée à une tendance singulière : une baisse notable de la consommation de vin chez le Français ! Seuls 11 % d’entre eux se déclarent aujourd’hui consommateurs réguliers de vin, un chiffre en net recul depuis 2015.
Les Français boivent de moins en moins de vin
La neuvième édition de l’enquête quinquennale sur la consommation de vin en France, conduite par Ipsos Observer pour FranceAgriMer et le Cniv, révèle une diminution significative des consommateurs réguliers de vin. En 2022, ils ne représentent plus que 11 % de la population, contre 16 % en 2015 et 51 % en 1980. Cette baisse traverse toutes les générations, mais elle est particulièrement notable chez les jeunes, qui privilégient désormais une consommation occasionnelle.
Le vin moins prisé des Français
Le rapport des Français au vin, et plus généralement à l’alcool, évolue. Les préoccupations croissantes pour la santé semblent jouer un rôle clé dans cette transformation. Les consommateurs réguliers, autrefois majoritaires, sont aujourd'hui une minorité, tandis que la consommation occasionnelle devient la norme puisqu'elle concerne près de la moitié des adultes français.
L'étude souligne que cette évolution n'est pas isolée. Elle s'inscrit dans un contexte plus large de baisse de la consommation d'alcool en France. En 2022, 81 % des adultes français buvaient de l’alcool, en recul de quatre points par rapport à 2015. Seule la bière semble déroger à cette tendance, connaissant une légère hausse.
L'inflation et les changements dans les habitudes de vie influencent également cette baisse de la consommation de vin. La fréquence de consommation varie avec l'âge : 18 % des plus de 50 ans sont encore des consommateurs réguliers, contre 15 % chez les 18-34 ans.
Les nouveaux moteurs du changement
Bernard Basset, président de l’association Addictions France, voit dans cette baisse une « bonne nouvelle pour la santé publique ». Il souligne l'importance du travail des associations dans la sensibilisation aux risques liés à la consommation d'alcool. Toutefois, il regrette une certaine réticence de l’État à prendre des mesures plus strictes, mettant en avant les intérêts économiques liés au secteur de l'alcool.
La baisse de la consommation de vin en France illustre en tout cas un changement profond dans les habitudes et les perceptions des Français vis-à-vis de l'alcool. Alors que la tradition vinicole demeure un pilier culturel important, les enjeux de santé publique et les réalités socio-économiques redéfinissent les pratiques de consommation. Cette évolution, reflétant un engagement accru pour la santé et le bien-être, marque un changement profond dans le rapport des Français à l'un de leurs produits emblématiques.