À quelques mois du début de la saison 2024-2025, la diffusion de la Ligue 1 est encore incertaine. Les négociations entre la Ligue de Football Professionnel (LFP) et les potentiels diffuseurs sont dans une impasse, mettant en péril la visibilité du championnat. Pourquoi en sommes-nous là ?
Football : quel avenir pour la diffusion télévisée de la Ligue 1 2024-2025 ?
Un contexte de négociations tendues
Les droits TV sont essentiels pour les clubs de Ligue 1, représentant leur principale source de revenus. Lors de la saison 2023-2024, 734,5 millions d'euros ont été versés par Amazon et Canal+. Cependant, au 1er juillet, la LFP ne recevra plus aucun paiement, ce qui met les clubs en difficulté pour financer la prochaine saison et le marché des transferts.
La LFP a signé un accord avec le fonds d'investissement luxembourgeois CVC, qui a injecté 1,5 milliard d'euros en échange de 13,04 % des revenus annuels de LFP Media, la filiale commerciale gérant les droits TV. Bien que soutenu par les présidents de clubs, ce montage financier est examiné de près par les sénateurs.
Les acteurs en lice et leurs positions
Historiquement, Canal+ a été un diffuseur clé de la Ligue 1. Cependant, le groupe a diversifié ses investissements dans d'autres sports, rendant la Ligue 1 moins cruciale pour sa programmation. Joseph Oughourlian, propriétaire du RC Lens, a déclaré : « Canal+ ne cassera pas sa tirelire sur la Ligue 1 ».
BeIN Sports est actuellement le favori pour obtenir les droits avec une proposition de 700 millions d'euros par saison, à condition de trouver un accord avec Canal+. La LFP envisage également de lancer sa propre chaîne dédiée à la Ligue 1, facturée 25 euros par mois. Cette solution, bien que jugée crédible par les présidents de club, suscite des doutes quant à la capacité d'attirer 3 millions d'abonnés nécessaires pour atteindre les objectifs financiers.
Les enjeux financiers pour les clubs
Les clubs de Ligue 1 dépendent largement des revenus des droits TV. Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims, a exprimé son incertitude devant le Sénat : « Personne ne sait où on va atterrir ». Sans accord, la trésorerie des clubs est menacée, ce qui compromet leur capacité à participer au marché des transferts et à financer la saison à venir.
La situation est exacerbée par l'exigence du fonds CVC, qui attend un retour sur son investissement dès cette année. Ce partenaire financier, ayant injecté 1,5 milliard d'euros, a accepté de ne pas se rémunérer les deux premières saisons, mais réclame désormais 20 % des revenus annuels, au lieu des 13 % prévus initialement.
Quelles solutions pour la diffusion de la Ligue 1 ?
La LFP négocie actuellement de gré à gré avec les médias intéressés après un appel d'offres jugé infructueux à l'automne dernier. DAZN, un acteur britannique du streaming sportif, semblait en tête avec une proposition de 500 millions d'euros par saison, mais cette offre a été jugée insuffisante.
BeIN Sports, en collaboration avec Canal+, pourrait être la solution, mais les négociations sont difficiles. La création d'une chaîne dédiée à la Ligue 1 par la LFP reste une option, bien que risquée. Cette chaîne serait vendue 25 euros par mois, un tarif élevé par rapport aux offres actuelles, et nécessiterait de convaincre un large public.
À quelques mois du début de la saison 2024-2025, l'incertitude règne sur la diffusion de la Ligue 1. Les négociations sont complexes et les enjeux financiers élevés. Les clubs, les diffuseurs et les investisseurs cherchent une solution viable pour garantir la visibilité du championnat. En attendant, les supporters restent dans le flou, espérant une issue favorable pour continuer à suivre leur sport favori.