La façon d’investir son argent permet de réduire son empreinte carbone. Les institutions financières où vous placez vos fonds peuvent soutenir des activités ayant un impact négatif sur l’environnement. Il est possible de mesurer cet impact en évaluant les émissions de CO2 associées aux investissements. Les SICAV monétaires, bien que peu exposées au risque, présentent les plus fortes empreintes carbones atteignant 500 à plus de 600 tCO2 par million d’euros investis, suivies par les obligations (300 tCO2/M€) et les fonds d’actions diversifiés (250 tCO2/M€).
Comment les fondations françaises peuvent-elles accélérer la transition écologique ?
Comment les trésoriers peuvent-ils concilier leurs objectifs d’investissement avec leurs missions tout en préservant la stabilité de leurs actifs ?
Il est déjà possible de transférer ses avoirs dans une banque avec une moindre empreinte carbone, tout en restant dans les banques du Top10, les plus équipées en services. Au sein de ce Top10, l’écart va du simple au double : de 300 à plus de 600 t de CO2/Mio€ investis. Des banques plus petites comme le Crédit Coopératif et a fortiori la NEF ne dépassent pas 120 tCO2/Mio€ investis.
Autre levier : désinvestir des énergies fossiles. Il y a déjà 10 ans, la fondation Rockefeller, créée grâce à l’argent du pétrole, a vendu ses actions Exxon puis toutes les énergies fossiles depuis 2020. La raison : « nous étions mal à l’aise face à l’ambivalence morale de financer des programmes de lutte contre la catastrophe climatique, tout en investissant dans des énergies fossiles qui nous rapprochent de cette catastrophe ».
C’est une décision qui est plus facile en 2024 : l’énergie ne pèse que 4% de l’indice SP500 ou du MSCI Europe.
Un rapport récent souligne que « sans un alignement entre le placement du capital et la mission des fondations, celles-ci se condamnent à l’inefficacité – leur capital étant beaucoup plus important que le montant annuel des dons effectués ». Les fondations françaises disposent de 40 milliards d’euros d’avoirs financiers.
Quels produits d’investissement permettent d’allier performance durable et rendement adéquat pour soutenir les objectifs des fondations ?
Dix ans après l’Accord de Paris, les solutions se multiplient. Si on croit à la notion d’actifs échoués (les champs pétroliers ou gaziers qui ne pourront pas être exploités sous peine de faire exploser le climat) ou à la tarification du CO2 (pour détourner les acteurs des activités les plus carbonées), il est pertinent de regarder l’intensité carbone des placements.
Cela aboutit à privilégier les dépôts dans les banques régionales qui flèchent vers l’économie réelle dans les territoires.
Dans le compartiment obligataire, le label Greenfin dessine un périmètre d’analyse intéressant. Les obligations vertes sont utilisées pour financer ou refinancer des investissements contribuant à répondre aux enjeux climatiques. Les émissions dépassent désormais 500 milliards d’euros par an. Elles sont accessibles via des ETF. Axylia a lancé avec Hugau Gestion un mandat d’obligations investment grade, les plus sûres, avec de bons Scores Carbone en progression de 9,5% depuis sa création il y a un an.
Il est possible de se diversifier dans les fonds de microfinance, d’infrastructures vertes, d’immobilier de rénovation ou de transition agricole. Pour la partie actions, il existe des ETF alignés sur l’Accord de Paris dit PAB. Il existe des foncières solidaires mais leur taille est encore modeste à l’échelle du marché des fondations.
Très peu connus, tous ces placements exigent le conseil d’un spécialiste.