À l’approche du Salon de l’agriculture, la tension monte entre le gouvernement et la FNSEA, le premier syndicat agricole français. La menace d’une reprise des blocages par les agriculteurs plane. La raison ? La FNSEA n’est guère contente de l’absence d’annonces du gouvernement après la levée des blocages.
Agriculteurs : la FNSEA menace de reprendre les blocages
La mise en garde de la FNSEA : des annonces ou des blocages !
La Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) a clairement exprimé son mécontentement face à l'inaction perçue du gouvernement. À moins de deux semaines du Salon de l'agriculture, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a averti sur BFMTV, dimanche 11 février 2024, d'une possible reprise des actions de protestation si des mesures concrètes ne sont pas rapidement mises en œuvre.
Le syndicat réclame une accélération des engagements pris par l'exécutif, notamment sur des sujets cruciaux comme les pesticides, les retraites des exploitants, ou encore la viande de synthèse. « Depuis 10 jours, je n'ai pas vu ni le ministre de l'Agriculture ni le Premier ministre », souligne Arnaud Rousseau.
FNSEA : l'ultimatum fixé au gouvernement
Le compte à rebours est lancé : le gouvernement a jusqu'à l'ouverture du Salon de l'agriculture, le 24 février 2024, pour répondre aux demandes de la FNSEA. Malgré un rendez-vous prévu avec le Premier ministre Gabriel Attal, le manque de suivi et de rencontres ministérielles depuis la suspension des blocages inquiète le syndicat. « On ne sait pas à quel rythme ça avance. »
« Quand il n'y a pas de réunions programmées, quand il n'y a pas de coups de fils, oui ça nous inquiète. Je ne vais pas attendre le salon pour voir que le compte n'y est pas », affirme le patron du syndicat.
Le retour des blocages et un Salon de l'agriculture perturbé ?
Si les attentes de la FNSEA ne sont pas satisfaites, le spectre d'une reprise des blocages est réel. Les actions précédentes ont déjà montré la capacité de mobilisation du secteur, avec des blocages de routes et des manifestations monstre, ainsi que des centaines de milliers d'euros de dégâts.
La FNSEA souligne l'urgence de la situation et appelle le gouvernement à agir sans délai. Le syndicat met en avant des propositions concrètes, comme une loi attendue d'ici juin, pour adresser les problématiques du secteur. « Personne n'a intérêt à nous balader parce qu'on l'a dit: s'il n'y a pas de rendez-vous, on reviendra », menace-t-il. Et même la venue du président de la République, Emmanuel Macron, au Salon de l’Agriculture le jour de son ouverture, passage obligé pour le chef de l’État, pourrait se faire sous tension. « Si on venait à se moquer de nous, ça ne pourrait pas se passer dans les conditions classiques d'accueil du président de la République. »