Face à une situation tendue en Australie, le marché du gaz naturel en Europe connaît des turbulences. Décryptage de cette flambée des prix.
Prix du gaz : les tarifs montent, l’Europe s’affole
L'influence australienne sur le prix du gaz européen
Le gaz naturel européen a connu une montée spectaculaire, atteignant presque 45 euros, principalement en raison des préoccupations croissantes concernant une éventuelle grève en Australie. Cette grève pourrait perturber considérablement l'offre de gaz naturel liquéfié (GNL) du pays. Le contrat à terme du TTF néerlandais, souvent cité comme la référence européenne, a vu le prix du gaz grimper de 5,43% à 43 euros le megawattheure (MWh). Il a même atteint un pic à 44,80 euros le MWh, un niveau inégalé depuis mi-juin.
Les travailleurs du GNL en Australie pourraient entamer une importante grève. Celle-ci débuterait dès le début de septembre 2023 si un accord salarial n'aboutit pas. Les membres du syndicat du projet North West Shelf de Woodside ont majoritairement voté en faveur d'une grève lors d'une récente assemblée. Cette décision a été prise en réponse à des revendications salariales non satisfaites, malgré une ultime réunion de négociation. Les installations gazières concernées par cette grève potentielle représentent plus de 10% de l'approvisionnement mondial en GNL chaque mois.
Conséquences et répercussions sur le marché mondial
La hausse significative des prix du gaz naturel en Europe est qualifiée d'"irrationnelle" par certains experts. Elle refléte la fragilité du marché. Meg O'Neill, directrice générale de Woodside, a souligné cette volatilité dans une déclaration au Financial Times. Bien que l'Europe ne reçoive pas directement de GNL d'Australie, une perturbation de l'offre australienne pourrait augmenter la concurrence pour les expéditions en provenance d'autres pays exportateurs.
Les acheteurs asiatiques, en quête de gaz naturel liquéfié, auraient alors tendance à surenchérir face à leurs homologues européens. Ils pourraient se tourner vers d'autres fournisseurs, comme les États-Unis, pour compenser le déficit de l'offre australienne. Cette situation pourrait entraîner une augmentation de la demande et, par conséquent, des prix du gaz jusqu'en Europe. Toutefois, il est à noter que les réserves de gaz de l'UE sont actuellement à un niveau confortable. Elles enregistrent un taux de remplissage de 90%.