L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné son feu vert pour la mise en service de l’EPR de Flamanville. EDF peut désormais charger le combustible nucléaire dans le réacteur et entamer les essais nécessaires au démarrage progressif de la production d’électricité prévu cet été, malgré un retard de douze ans sur le calendrier initial.
Nucléaire : l’EPR de Flamanville sera mis en route cet été
Flamanville : l'autorisation de l'ASN et les essais préliminaires
Après douze ans de retard sur le calendrier initial, l'EPR de Flamanville s'apprête enfin à entrer en service. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a autorisé EDF à charger le combustible nucléaire dans le réacteur. Une fois le combustible en place, la phase d'essais commencera pour vérifier le comportement du cœur du réacteur et le bon fonctionnement des dispositifs de sûreté. Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN, a précisé : "Cette autorisation va permettre à EDF de commencer à charger le combustible dans le cœur du réacteur et ensuite d’engager la phase d’essais qui va se poursuivre au cours des prochains mois."
Le chargement des assemblages d'uranium "un par un" marque une étape essentielle avant le lancement progressif de la production d'électricité cet été. Le raccordement au réseau électrique (le couplage) aura lieu une fois que le réacteur atteindra 25% de sa puissance, avec une montée progressive par paliers. EDF prévoit que le réacteur atteindra sa pleine capacité en fin d'année, fournissant ainsi de l'électricité à 100% de sa puissance.
Un Chantier Émaillé de Déboires
Le chantier de l'EPR de Flamanville a duré 17 ans, soit bien plus que prévu initialement. Lancée en 1992, cette technologie devait incarner le fleuron du nucléaire européen, offrant une sûreté accrue et une puissance supérieure, notamment après la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Mais le projet a rencontré de nombreux obstacles, retardant sa mise en service. Anomalies dans l'acier de la cuve, fissures dans le béton, défauts de soudure : la liste des problèmes rencontrés est longue, ce qui a multiplié par quatre le coût du projet, initialement estimé à 3,3 milliards d'euros.
Aujourd'hui, la facture totale s'élève à 13,2 milliards d'euros. EDF devra encore solliciter l'avis de l'ASN à trois reprises : avant le démarrage de la réaction nucléaire, puis aux paliers de puissance de 25% et 80%. Le gouvernement prévoit la construction de 14 nouveaux réacteurs en France, et le succès de l'EPR de Flamanville serait un signe encourageant pour EDF et toute la filière nucléaire.