Fisker, souvent surnommé le « Tesla Killer », a récemment annoncé sa faillite officielle, marquant ainsi une fin inattendue pour cette marque américaine de véhicules électriques. Fondée par Henrik Fisker, cette entreprise avait pour ambition de rivaliser avec des géants comme Tesla grâce à ses modèles innovants et écologiques. Cependant, une série de problèmes financiers et techniques ont conduit à sa chute. Cet article explore les raisons derrière cette faillite, les implications pour les clients actuels et l’industrie automobile en général.
Voitures électriques : clap de fin pour le constructeur Fisker
Une mort prématurée pour la « Tesla killer »
Depuis ses débuts, Fisker a eu des ambitions élevées, cherchant à concurrencer directement Tesla avec des véhicules électriques novateurs. Le modèle phare de la marque, le SUV Ocean, promettait une autonomie impressionnante de 707 km, une caractéristique qui aurait pu en faire un rival redoutable pour le Model Y de Tesla. Cependant, Fisker a commis plusieurs erreurs stratégiques qui ont mené à sa chute. En mars 2024, Fisker a réduit ses effectifs de 15% en réponse à des prévisions de ventes largement inférieures aux attentes. Alors que la marque avait prévu de vendre 35 000 véhicules, seules 20 000 unités ont trouvé preneur.
Les premiers clients du SUV Ocean ont reçu leurs véhicules en 2023, mais ces livraisons ont été entachées de nombreux problèmes logiciels non résolus. Malgré des mises à jour ultérieures, ces défauts ont entaché la réputation du véhicule et ont freiné les ventes. En conséquence, Fisker n'a vendu qu'environ la moitié des 10 000 SUV Ocean produits chez Magna Steyr en Autriche. Pour écouler les stocks restants, la marque a tenté de brader ses véhicules avec des rabais dépassant les 20 000 euros, sans grand succès. En avril, une quarantaine de véhicules étaient encore disponibles malgré ces réductions.
Le calvaire des propriétaires de Fisker
La faillite de Fisker a été déclarée le 17 juin 2024, sous la procédure de protection de la faillite du chapitre 11 dans l'État du Delaware. Cette décision marque une tentative de restructuration de la dette et de liquidation des actifs de l'entreprise, qui se trouvent entre 500 millions et un milliard de dollars, face à des dettes comprises entre 100 et 500 millions de dollars.
Pour les clients qui ont investi dans le SUV Ocean, cette nouvelle est particulièrement préoccupante. Le support après-vente sera désormais quasi inexistant, rendant la maintenance des véhicules problématique. Les pièces de rechange risquent de devenir rares, à moins qu'un acheteur ne se manifeste pour racheter les stocks restants et garantir un service après-vente minimal. De plus, la valeur de revente de ces véhicules risque de chuter, causant une perte financière pour les propriétaires actuels.
Une leçon pour les constructeurs
La chute de Fisker illustre les défis auxquels sont confrontées les nouvelles entreprises dans l'industrie des véhicules électriques, même celles avec des fondateurs renommés et des designs innovants. Fisker a tenté de rivaliser avec Tesla sans disposer des mêmes ressources financières ni de la même expertise technologique, ce qui s'est avéré être une erreur coûteuse.
Les espoirs de survie de Fisker reposaient en partie sur un potentiel partenariat avec un grand constructeur automobile, tel que Nissan, intéressé par le projet de pick-up Alaska. Cependant, ces négociations n'ont pas abouti, scellant ainsi le destin de Fisker. La faillite de Fisker offre une leçon précieuse pour les start-ups de l'industrie automobile. Elle souligne l'importance d'une gestion financière rigoureuse, d'une solide infrastructure technologique, et de la capacité à répondre aux attentes des consommateurs pour réussir sur le marché des véhicules électriques.