Division, taux d’intérêt, inflation, principes d’investissement… En cette semaine de l’éducation financière de 2024, qui se tient du 18 au 24 mars 2024, la Banque de France vient de publier sa dernière enquête sur la connaissance des Français en matière de finance. Si leur intérêt semble croissant, la situation économique actuelle n’y est pas étrangère. Les Français s’inquiètent de voir leur pouvoir d’achat diminuer et ils sont de plus en plus nombreux à épargner pour s’assurer une sécurité pour leur avenir.
Finance : plus les Français s’y intéressent, plus ils épargnent
Les connaissances des Français en finance progressent
Selon l'enquête de la Banque de France, la maîtrise des bases financières des Français s'améliore d'année en année. Sans grande surprise néanmoins, cette amélioration n'est pas uniforme à travers toutes les tranches d'âge. L'enquête révèle en effet une corrélation directe entre l'âge des répondants et leur niveau de connaissance financière. Par exemple, sur une division, 70 % des Français ont répondu correctement. Dans le détail, 8 sur 10 des personnes sondées de plus de 65 ans maîtrisent cette opération, contre seulement 6 jeunes sur 10 (18-35 ans). Les résultats de l'étude sont les mêmes concernant leur connaissance sur la notion des taux d'intérêt. 78 % des plus de 65 ans ont su répondre à la question suivante : « Vous prêtez 25 € à un ami un soir et il vous rend 25 € le lendemain. Quel intérêt a-t-il payé pour ce prêt ? », contre 60 % chez les jeunes. En revanche, et malgré le contexte économique, seuls 3 Français sur 10 ont réussi à estimer correctement le taux de l'inflation.
Quant aux principes de l'investissement, l'enquête révèle une connaissance assez solide parmi les Français. Plus de 80 % des personnes interrogées comprennent qu'un investissement offrant un rendement élevé est généralement associé à un risque plus important. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les Français ont davantage tendance à choisir des placements peu risqués : 70 % des répondants sont conscients de l'importance de ne pas mettre « tous leurs œufs dans le même panier » pour réduire le risque.
Épargne : les Français s'ouvrent au risque
Le contexte économique actuel, marqué par une inflation persistante et une incertitude croissante quant à l'avenir, pousse donc les Français à s'intéresser davantage à la finance. Cette quête de connaissance sur la finance n'est donc pas vaine ; elle est motivée par une volonté de sécuriser leur avenir. Plus d'un Français sur deux est inquiet pour sa retraite, une tendance qui a été largement exacerbée par la réforme des retraites. « Dans un contexte de forte inquiétude quant à leur situation financière, leurs comportements et choix d'épargne sont avant tout guidés par la volonté de se protéger en cas de coup dur », comme le souligne la Banque de France. L'année 2023 a d'ailleurs été une année record pour l'épargne des Français qui se tournent de plus en plus vers les livrets réglementés : 4 Français sur 5 en détiennent un. Le Livret A, par exemple, a vu ses encours s'élever à 415,3 milliards d'euros fin 2023, notamment du fait de la revalorisation de son taux de rendement qui est passé de 0,50 % à 3 % en octobre 2023. Même tendance pour le LEP, qui est, lui aussi, exonéré d'impôt et qui a vu son plafond augmenter de 7 700 euros à 10 000 euros, ainsi que son taux de rendement (6% en 2023, abaissé à 5% en février 2024).
Selon la BPCE, qui réunit la Banque Populaire et la Caisse d'Épargne, l'épargne des Français devrait se maintenir à 17,5 % pour l'année 2024. Toutefois, dans un souci de maximiser leur rendement, et en vue de préparer leur retraite, la Banque de France, qui reprend un baromètre Ipsos, indique que « en 2024, les Français vont aussi modifier leurs stratégies d’épargne en ayant davantage recours aux produits risqués ou au PER ». 23 % des Français estiment d'ailleurs que le PER est le meilleur produit d'épargne pour leur retraite, dépassant ainsi l'assurance-vie qui était, pour la moitié des Français, le meilleur placement retraite en 2017 (seuls 21 % le considèrent toujours contre 24% pour le Livret A).