Les températures hivernales, autrefois rigoureuses, se font de plus en plus clémentes en Europe, mettant en péril l’industrie des sports d’hiver. Selon une étude récente menée par Climate Central, les modifications climatiques actuelles pourraient altérer la saison hivernale, avec des répercussions profondes sur les activités liées à la neige.
Les sports d’hiver menacés par des températures plus douces ?
Alors que les températures continuent de grimper en raison du réchauffement climatique, l'Europe est témoin d'un bouleversement de ses hivers. Les données recueillies entre 2014 et 2023 montrent que de nombreux pays européens, tels que le Danemark et la France, connaissent des hivers avec de moins en moins de jours de gel. Ce phénomène affecte non seulement le climat, mais menace également les sports d'hiver, mettant en péril un secteur clé de notre économie.
Moins de jours avec des températures négatives
Les résultats de l'étude, publiée mardi 17 décembre, indiquent une baisse importante des jours avec températures négatives, notamment dans des pays comme le Danemark, où l'on a observé 71 jours de températures positives durant les mois d'hiver. En France, durant les trois mois d'hiver, on observe 71 jours avec des températures supérieures à zéro, 21 de ces jours étant directement attribuables au réchauffement climatique. Le réchauffement des températures hivernales influence négativement la flore et la faune, essentielles pour la stabilité des écosystèmes. Ces changements impactent la biodiversité, modifiant les périodes d'activité des espèces.
Avec des hivers qui se raccourcissent et se réchauffent, le processus de refroidissement nécessaire à certains fruits et noix est perturbé, impactant ainsi l'agriculture. Cette modification climatique entraîne un début de dégel plus précoce au printemps et un automne plus prolongé, offrant ainsi aux plantes une période de croissance étendue qui pourrait provoquer une libération anticipée et prolongée de pollen, aggravant les conditions pour les personnes souffrant d'allergies. La diminution de la neige entraîne également une baisse des réserves d'eau douce, capitales pour les mois secs. Ce phénomène risque d'exacerber les tensions autour de l'accès à l'eau dans de nombreuses régions.
L’économie des sports d’hiver en péril
L'économie des sports d'hiver, vitale pour de nombreux pays européens, est menacée par ces hivers plus chauds. En Europe, « le réchauffement est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale depuis les années 1980 », indique le rapport. Kristina Dahl, vice-présidente de Climate Central, a rappellé, dans des propos partagés par L’Express que « le tourisme de montagne en hiver en France est estimé à 10 milliards d’euros, soit 15 % du chiffre d’affaires du tourisme national ».
Les conditions climatiques actuelles pourraient remettre en question la capacité des villes hôtes des Jeux Olympiques d'hiver à organiser de futurs événements, impactant ainsi le prestige et l'économie locale. Il est important de noter que depuis 1950, les 19 villes ayant organisé les Jeux olympiques d’hiver ont connu une augmentation moyenne de leur température de 2,7 °C. D'ici les années 2080, dans un contexte de hautes émissions de gaz à effet de serre, il est prévu que la plupart de ces villes ne pourront plus garantir des conditions optimales, sûres et équitables pour la pratique des sports d'hiver en extérieur.
De nouvelles alternatives aux sports d'hiver
Avec des chutes de neige de plus en plus rares et moins abondantes, les stations de ski traditionnelles sont forcées de revoir leurs stratégies et de trouver des alternatives aux sports d'hiver comme le ski. Certaines investissent massivement dans des canons à neige artificielle pour maintenir leurs pistes opérationnelles, tandis que d'autres envisagent de diversifier leurs offres avec des activités qui ne dépendent pas de la neige, telles que la randonnée hivernale et les spas de montagne.
Les touristes, confrontés à l'incertitude des conditions de neige, commencent à modifier leurs habitudes. De nombreux vacanciers optent désormais pour des destinations garantissant la neige, comme les hautes altitudes des Alpes, ou se tournent vers des vacances d'hiver alternatives, explorant des options moins dépendantes du climat comme les festivals culturels ou les séjours en ville.