La fin des moteurs thermiques en 2035 (sauf exceptions) semblait actée au sein de l’Union européenne. Mais, finalement, les choses se compliquent à cause de quatre États-membres. Dont deux où se trouvent les plus gros constructeurs automobiles européens : l’Allemagne et l’Italie. La ratification du vote du Parlement européen aura-t-elle lieu ?
Fin des moteurs thermiques : ça se complique au sein de l’UE
Moteurs thermiques : la fin en 2035 désormais en suspens
Le 14 février 2023, le Parlement européen avait voté le texte : l’interdiction de vendre des voitures à moteurs thermiques neuves dès 2035 en Europe. Objectif : forcer la transition vers le tout électrique, à quelques exceptions près.
En effet, ne serait-ce que pour les voitures, certains constructeurs ont été épargnés. Ceux produisant de petites quantités, essentiellement des modèles d’ultra-luxe. Pour ce segment, aucune interdiction, permettant aux plus riches de continuer de rouler en émettant du CO2.
Mais le texte était controversé : certains pays semblent opposés à la fin des motorisations thermiques. Une tendance qui prend de l’ampleur dans le monde, malgré l’urgence concernant le climat.
Allemagne et Italie en chefs de file de la fronde anti-électrique
Quatre pays, très exactement, semblent vouloir mettre les bâtons dans les roues du projet de la Commission européenne. La Bulgarie et la Pologne, d’un côté, se sont exprimés en défaveur de la fin des motorisations thermiques.
Mais les chefs de file ce sont l’Italie et l’Allemagne. Les deux pays, qui font partie des fondateurs de l’UE, sont également le berceau de plusieurs géants de l’automobile. Fiat (qui surpasse en termes de ventes Peugeot au sein de Stellantis) pour le premier. Et, bien évidemment, Volkswagen et Mercedes-Benz pour le deuxième.
L’Italie est le pays le plus opposé à la mesure, notamment depuis que l’extrême-droite a pris le pouvoir. Quant à l’Allemagne, elle regrette que les carburants synthétiques aient été retirés du texte final, alors que le pays espérait par ce biais pouvoir prolonger la vie de son industrie automobile classique. Les carburants synthétiques, qui commencent à être développés, sont censés être moins émetteurs de CO2… sans atteindre le niveau 0 des moteurs électriques.
La ratification de la fin des moteurs thermiques bloquée ?
Conséquence de ces positions : la ratification du vote du Parlement européen est incertaine. Les ambassadeurs devaient se réunir le 1er mars 2023 pour ce faire, mais la date a été repoussée au 3 mars 2023. Sans que les positions n’aient changé.
Car la législation européenne est claire. Pour que le texte soit ratifié il faut un vote favorable réunissant deux conditions : 55% des États-membres favorables, représentant au moins 65% de la population totale de l’Union européenne. Ce qu’on appelle la « majorité qualifiée ».
Et si quatre membres de l’Union européenne votent contre un texte, il y a une minorité de blocage qui se forme. Et c’est là où les calculs concernant la population représentée par le vote entrent en jeu. Or, cette « majorité qualifiée » ne serait alors pas acquise. Les quatre pays opposés représentent environ 187 millions de citoyens européens. Sur les 447,7 millions que compte l’Union européenne. Soit 41,7% du total.