Les berlines familiales françaises tirent leur révérence. Après un déclin inexorable face à la montée en puissance des SUV, Peugeot annonce l’arrêt de sa 508 et DS met un terme à la production de la DS 9.
La fin des berlines françaises : Peugeot et DS arrêtent les frais
Le marché des berlines familiales en Europe a connu un déclin marqué ces dernières années. Les consommateurs se détournent de plus en plus de ces modèles au profit des SUV, plus en vogue. Alors que les constructeurs allemands premium continuent de dominer ce segment, les marques françaises peinent à maintenir leur présence. Après avoir résisté tant bien que mal, Peugeot et DS, deux fleurons de l'industrie automobile française, annoncent l'arrêt de leurs modèles phares : la Peugeot 508 et la DS 9.
Peugeot 508 et DS 9 : deux modèles à la retraite
Peugeot a récemment confirmé que la production de la 508 s'arrêtera à la fin de l'année 2024, malgré un restylage significatif opéré en 2023. Ce modèle, autrefois symbole d'élégance et d'efficacité, n'a pas su rivaliser avec l'attrait des SUV, tels que les nouveaux Peugeot 3008 et 5008, qui arrivent cette année avec des perspectives de vente bien plus prometteuses.
De son côté, DS Automobiles, la division premium du groupe Stellantis, a décidé de cesser la production de la DS 9, une berline qui n'a jamais réussi à trouver son public. Lancée en 2020, la DS 9 se voulait une alternative française aux BMW Série 3, Mercedes Classe C et Audi A4. Pourtant, les chiffres de vente témoignent de l'échec de cette ambition.
En 2023, seulement 1.360 exemplaires de la DS 9 ont été vendus à travers le monde, dont 329 en Chine, son principal marché. En comparaison, des modèles bien plus exclusifs, comme la Ferrari 296, se sont vendus à près de 3.000 unités sur la même période.
Un marché en déclin et une image ternie
Le déclin des berlines familiales n'est pas un phénomène nouveau, mais l'annonce simultanée de la fin de la Peugeot 508 et de la DS 9 marque un tournant pour l'industrie automobile française. Les consommateurs privilégient désormais les SUV pour leur position de conduite élevée et leur polyvalence, même parmi les marques premium. Ce changement de préférence a conduit à une baisse drastique de la demande pour les grandes berlines.
En outre, DS Automobiles souffre d'un déficit d'image persistant. Malgré son statut de marque indépendante depuis 2014, la filiale de Stellantis n'a jamais vraiment réussi à s'imposer sur le marché du luxe automobile. La DS 9, fabriquée en Chine, n'a pas su convaincre les clients, en partie à cause de sa motorisation jugée trop modeste et de son prix élevé. « Il est difficile de rivaliser avec les constructeurs allemands, dont l'image est bien plus forte sur ce segment », observe un expert de Car Industry Analysis.
Les perspectives pour les berlines françaises sont désormais plus que limitées. Avec l'arrêt de la 508 et de la DS 9, le marché des grandes berlines non-premium en Europe se réduit encore un peu plus. Il semble clair que les constructeurs se concentreront désormais sur des segments plus porteurs, en particulier celui des SUV, pour répondre aux attentes des consommateurs. Quant à l'avenir des grandes berlines, il semble définitivement scellé, du moins pour les marques françaises.