Face à un environnement automobile en pleine mutation et à une compétition internationale intense, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a dévoilé les nouvelles mesures du gouvernement pour soutenir la filière automobile française. Ces annonces se concentrent particulièrement sur le passage à l’électrique et la souveraineté économique.
Automobile : le gouvernement va-t-il sauver l’industrie française ?
L'industrie automobile française a été durement affectée par la crise du Covid-19, enregistrant une baisse de près de 40% de sa production entre 2019 et 2020. Même si elle commence à se redresser, la production n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant-pandémie : 1,4 million de véhicules en 2022 contre 2,2 millions en 2019. En outre, cette industrie doit faire face à une interdiction des ventes de voitures thermiques en Europe à partir de 2035, ce qui en fait un enjeu majeur pour les années à venir. Pour relever ces défis, Bruno Le Maire a annoncé une augmentation des investissements de l'État dans la filière, avec 1,5 milliard d'euros par an à partir de 2024.
Une filière automobile en pleine mutation
Ces fonds serviront à financer des bonus électriques, des primes à la conversion et d'autres mesures pour encourager le passage à l'électrique. Le ministre a également annoncé que « toute la production de batteries électriques en France pourra bénéficier d'un crédit d'impôt » à compter du 1er janvier 2024. Cette décision a pour objectif de stimuler la production nationale face à une domination actuelle des groupes asiatiques.
Les mesures françaises sont également une réponse aux politiques d'incitation mises en place par les États-Unis, qui accordent des subventions aux véhicules électriques fabriqués en Amérique du Nord. « Nous sommes les premiers en Europe, à l'image de ce qui a été fait aux États-Unis, à mettre en place un dispositif fiscal aussi avantageux pour la production industrielle de technologies nouvelles sur notre territoire », a précisé le ministre.
Des mesures incitatives pour passer à l'électrique
Le plan d'action ne s'arrête pas à l'aspect technique. Le gouvernement souhaite également sécuriser l'approvisionnement en métaux rares nécessaires à la construction des batteries électriques. Un fonds opérationnel sera ainsi mis en place « au plus tard en 2024 », doté d'un total de 1,5 milliard d'euros pour garantir l'approvisionnement en métaux comme le nickel, le lithium, le cobalt, etc. Un demi-milliard proviendra de l'État.
Les annonces ont été globalement bien accueillies, mais elles ne font pas l'unanimité. Vincent Charlet, économiste à la Fabrique de l'Industrie, a exprimé des doutes quant à l'efficacité des crédits d'impôts pour aider directement la filière automobile. Le président de la Plateforme automobile, Luc Chatel, a également souligné l'importance d'un « accompagnement pérenne » de la part du gouvernement pour réussir cette transition.