Automobile : le gouvernement va-t-il sauver l’industrie française ?

Face à un environnement automobile en pleine mutation et à une compétition internationale intense, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a dévoilé les nouvelles mesures du gouvernement pour soutenir la filière automobile française. Ces annonces se concentrent particulièrement sur le passage à l’électrique et la souveraineté économique.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Aurélien Delacroix Publié le 25 octobre 2023 à 13h00
Filiere Automobile Sauvee Gouvernement
Automobile : le gouvernement va-t-il sauver l’industrie française ? - © Economie Matin
1,5 MILLIARDÀ partir de 2024, 1,5 milliard d'euros par an servira au financement des différents dispositifs d'accès à l'électrique.

L'industrie automobile française a été durement affectée par la crise du Covid-19, enregistrant une baisse de près de 40% de sa production entre 2019 et 2020. Même si elle commence à se redresser, la production n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant-pandémie : 1,4 million de véhicules en 2022 contre 2,2 millions en 2019. En outre, cette industrie doit faire face à une interdiction des ventes de voitures thermiques en Europe à partir de 2035, ce qui en fait un enjeu majeur pour les années à venir. Pour relever ces défis, Bruno Le Maire a annoncé une augmentation des investissements de l'État dans la filière, avec 1,5 milliard d'euros par an à partir de 2024.

Une filière automobile en pleine mutation

Ces fonds serviront à financer des bonus électriques, des primes à la conversion et d'autres mesures pour encourager le passage à l'électrique. Le ministre a également annoncé que « toute la production de batteries électriques en France pourra bénéficier d'un crédit d'impôt » à compter du 1er janvier 2024. Cette décision a pour objectif de stimuler la production nationale face à une domination actuelle des groupes asiatiques.

Les mesures françaises sont également une réponse aux politiques d'incitation mises en place par les États-Unis, qui accordent des subventions aux véhicules électriques fabriqués en Amérique du Nord. « Nous sommes les premiers en Europe, à l'image de ce qui a été fait aux États-Unis, à mettre en place un dispositif fiscal aussi avantageux pour la production industrielle de technologies nouvelles sur notre territoire », a précisé le ministre.

Des mesures incitatives pour passer à l'électrique

Le plan d'action ne s'arrête pas à l'aspect technique. Le gouvernement souhaite également sécuriser l'approvisionnement en métaux rares nécessaires à la construction des batteries électriques. Un fonds opérationnel sera ainsi mis en place « au plus tard en 2024 », doté d'un total de 1,5 milliard d'euros pour garantir l'approvisionnement en métaux comme le nickel, le lithium, le cobalt, etc. Un demi-milliard proviendra de l'État.

Les annonces ont été globalement bien accueillies, mais elles ne font pas l'unanimité. Vincent Charlet, économiste à la Fabrique de l'Industrie, a exprimé des doutes quant à l'efficacité des crédits d'impôts pour aider directement la filière automobile. Le président de la Plateforme automobile, Luc Chatel, a également souligné l'importance d'un « accompagnement pérenne » de la part du gouvernement pour réussir cette transition.

Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

1 commentaire on «Automobile : le gouvernement va-t-il sauver l’industrie française ?»

  • Après avoir tout fait pour abattre l’industrie automobile française,voilà que les gugusses se réveillent pour prétendre la sauver !!! De qui se moque -t-on ?

    Répondre
Laisser un commentaire

* Champs requis